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Procès Sankara : le suspens continue

Richard Tiéné
29 octobre 2021

Après la comparution de trois soldats, le tribunal observe une suspension ce vendredi. Que retenir des quatre derniers jours de procédure ?

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Sécurité maximale devant la salle d'audience où se déroule le procès Sankara à Ouagadougou
Sécurité maximale devant la salle d'audience où se déroule le procès Sankara à OuagadougouImage : Sam Mednick/AP Photo/picture alliance

Soldat de première classe pendant les faits, Elysée Ilboudo est dans un premier temps le seul des trois accusés passés devant le tribunal à reconnaître les faits. Il aurait même conduit l'un des véhicules, parti de la résidence de Blaise Compaoré, avec à son bord le commando qui exécutera Thomas Sankara et ses douze compagnons. Elysée Ilboudo était à ce moment précis sous les ordres de Hyacinthe Kafando qui aurait tiré à bout portant sur le président du Faso.

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Rétropédalage

Le récit d'Elysée Ilboudo semblait si cohérent que certains analystes estiment - trop rapidement - que le procès sera incessamment bouclé. Mais un rétropédalage a lieu dès le lendemain. L'accusé sème le doute sur ses propos tenus la veille. Son avocate annonce qu'il ne jouit d'ailleurs pas de toutes ses facultés et qu'il plaide non coupable. Me Eliane Kaboré évoque des échanges qu'elle a eu avec sa famille et ses proches, des documents que la famille lui a remis à la dernière minute. "Il a subi un traumatisme crânien", dit-elle. "C'est pour cela que je voulais que la juridiction ordonne une expertise; mais elle ne m'a pas suivie."

"Il y a une réticence à dire certaines choses" (Me Guy Hervé Kam)

Oubli ou peur ?

La partie civile n'est pas du même avis et se conforme à la décision du juge. "Il y a une réticence à dire certaines choses", estime Me Guy Hervé Kam. "L'accusé ne veut pas dire je ne veux pas parler de cela ; mais il dit tout simplement qu'il a oublié. La peur n'est pas une maladie mentale. C'est un sentiment humain."

Deux membres du présumé commando, présents, selon Elysée Ilboudo, dans l'enceinte du conseil de l'entente lors du putsch du 15 octobre, plaident non coupables. Idrissa Sawadogo et Nabonswendé Ouédraogo, ex-agents de la sécurité de Blaise Compaoré alors capitaine, remettent à leur tour en cause la santé mentale du militaire chauffeur.

Si les accusés restent ambigus au sujet de la présence ou non au sein du Conseil de l'Entente de Gilbert Diendéré, l'un des présumés cerveau du putsch, ils le sont moins au sujet du rôle joué par le soldat Hyacinthe Kafando le présumé assassin de Thomas Sankara. 

L'audience suspendue jeudi (28.10) doit reprendre le mardi 2 novembre.

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