Vers un nouveau report des élections en Guinée?
10 mars 2020Selon le code électoral guinéen, le président Alpha Condé doit convoquer les électeurs soixante-dix (70) jours avant la date du scrutin, sur proposition de la commission électorale. Le président Condé aurait aussi dû prendre un décret pour annuler le double scrutin prévu le 1 mars.
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Sur le plan politique, les principes de la bonne gouvernance des pays de la Cédéao veulent aussi que ces élections soient organisées de façon consensuelle et inclusive.
C'est pourquoi les experts de la Cédéao sont actuellement à Conakry pour se pencher sur le fichier électoral controversé qui contiendrait plus de 2 millions 500 mille électeurs fictifs, selon les partis de l'opposition qui refusent de prendre part aux élections.
Pour le Dr. Alhassane Makanéra, ex-commissaire de la Commission électorale nationale indépendante, au-delà des questions juridico-politiques, il sera techniquement impossible d'organiser les législatives en 15 jours.
"Les experts de la Cédéo nous disent qu'ils sont là pour dix jours. Cela veut dire qu'ils doivent travailler jusqu'au 13 mars. Après cette date, ils doivent élaborer un rapport dans lequel ils vont faire des prpositions d'amélioration. Ceci signifie que quand ils terminent le 13 mars, ils vont rendre le rapport peut-être le 14 mars pour que le fichier soit acceptable. Cela signifie par ailleurs qu'ou ne peut plus faire l'amélioration en une demie journée."
>>>>> Des experts électoraux de la Cédéao à Conakry
De leur côté, les partis politiques engagés dans le processus multiplient les menaces d'organiser des Sit-in de protestation dans les rues si jamais une nouvelle date n’était pas fixée pour la tenue des élections.
L'opposition dite "constructive" menace même de poursuivre la Céni en justice pour non-respect du code électoral, nous explique Fodé Mohamed Camara, président de la "Génération citoyenne" (Geci).
"La Guinée à besoin de ces élections. Aujoud'hui, en cas de vacance du pouvoir on va retomber dans une transition militaire. Donc tous ceux qui se battent pour ne pas qu'il y ait des élections se trompent de combat. Pour le report,c'est le président de la Céni qui aurait dû prendre la parole. C'est lui qui aurait dû s'adresser aux Guinéens pour expliquer les raisons du report des élections légisaltives mais pas au président de la République"
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Alors que le parti au pouvoir et les formations politiques engagées dans le processus électoral espèrent aller vite aux urnes pour éviter un vide juridique au pays - en cas de non organisation à date des législatives-, le Front national pour la défense de la Constitution, lui, appelle les Guinéens à de nouvelles journées de résistance à partir de ce mardi 10 mars 2020.
Le FNDC exige aussi la libération de deux responsables de la contestation arrêtés vendredi (06.03) par des membres d'un service de sécurité.
Ibrahima Diallo et Sékou Koundouno ont été inculpés d'"outrage à agent, violences et voie de fait, production, diffusion et mise à disposition d'autrui de données de nature à troubler l'ordre public ou à porter atteinte à la dignité humaine."
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