1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Denis Mukwege, candidat à la présidentielle en RDC

Paul Lorgerie
2 octobre 2023

Le gynécologue prix Nobel de la paix Denis Mukwege se déclare candidat à la présidentielle congolaise du mois de décembre.

https://p.dw.com/p/4X3pZ
Denis Mukwege lors d'une déclaration à la presse à Bukavu (archive de juin 2022)
Le Dr. Denis Mukwege se lance dans la course à la présidentielle en RDCImage : Ernest Muhero/DW

En République démocratique du Congo, le nombre de participants à l’élection présidentielle ne cesse d’augmenter face au président Tshisekedi qui souhaite briguer un second mandat. Cet après-midi, à Kinshasa, c’est cette fois le docteur Denis Mukwege qui a confirmé qu’il sera candidat. Une opposition émiettée, donc, qui, pour le moment, ne semble pas pouvoir résister à l’Union sacrée de Félix Tshisekedi. 

"Je suis prêt", a répété à maintes reprises Denis Mukwege, le prix Nobel de la paix. Après des semaines de tergiversations, l’annonce de sa candidature à la présidentielle congolaise de décembre prochain se faisait attendre. 

"J’accepte donc d’être votre candidat à la présidence de la République démocratique du Congo."

C’est donc aujourd’hui [02,10,23] que le docteur Denis Mukwege est venu expliquer les raisons de son engagement.  
 
"Ma seule motivation est de sauver notre patrie. Ma seule motivation est de redresser notre pays. Ma seule motivation est de relever la dignité de notre peuple", assure-t-il.
 
Un soulagement pour Junior Masamba, informaticien, présent parmi les centaines de personnes venues le soutenir : "C’est un homme intègre, j’aime sa façon d’être. Il est un réparateur de femmes. Donc, avec lui, je crois à un Congo meilleur."

Denis Mukwege dénonce les violences contre les femmes en RDC

Sans étiquette

C’est donc sans parti, et sans candidat pour les législatives ainsi que pour les provinciales, que le docteur se lance dans la bataille. Ce qui n’effraie pour autant pas Junior Masamba qui estime que "Les politiciens sont limités. On avait Kabila, rappelle-t-il, on en pensait du mal. Nous avons désormais Tshisekedi, de l’opposition, mais regardez comment nous évoluons. Nous voulons quelqu’un de la société civile qui soit apolitique pour changer les choses. On va voir ce qu’il peut faire."
 
La tâche ne sera toutefois pas simple. L’opposition est aujourd’hui en rangs dispersés. Alors qu’une alliance de circonstance avait été conclue entre quatre ténors de la politique congolaise, elle est aujourd’hui en lambeaux et chaque prétendant à la magistrature suprême déposera sa candidature.   

Montage montrant Martin Fayulu, Denis Mukwege etAugustin Matata Ponyo
Trois personnalités congolaises désunies pour la campagne: Martin Fayulu, Denis Mukwege et Matata PonyoImage : Nicolas Maeterlinck/Benoit Doppagne/Ute Grabowsky/picture alliance

Une opposition divisée

Pour Ithiel Batumike, analyste politique au sein de l’institut de recherche Ebuteli, opérer une marche arrière sera compliquée.  
 
"Au fond, explique-t-il, on voit aussi qu’il y a un schisme. De plus en plus, [Martin Fayulu] fait ses déclarations à part quand les trois autres font leurs déclarations communes. Ce qui laisse sous-entendre que les deux camps sont de plus en plus irréconciliables. On ne peut plus avoir une union de l’opposition autour de ces quatre, cinq ou six leaders."
 
Devant le siège du parti de Martin Fayulu, l’Engagement pour la citoyenneté et le développement, l’Ecidé, Stratège Nzalingo ne perd pour autant pas l’espoir après l’annonce de son candidat, samedi dernier. 
 
"Nous allons battre campagne pour le président [Fayulu]. Nous qui étions, qui sommes des candidats, nous allons battre campagne pour le président dans nos circonscriptions respectives", clame-t-il.
 
Il faudra toutefois composer avec le président sortant, Félix Tshisekedi, candidat à sa réélection et investi hier par l’Union sacrée de la nation, un regroupement politique qui compte plus de 500 partis politiques, sur les 910 formations comptabilisées dans le pays.