La Céni face à la transparence des élections en RDC
27 septembre 2023Au cours de ces consultations qui ont duré trois jours, le président de la Céni, Denis Kadima, a échangé avec différentes parties prenantes au processus électoral, notamment la société civile dont font partie les confessions religieuses.
Si le message de la Céni est passé, les églises catholique et protestante regrettent cependant l'intention de la commission électorale de vouloir leur imposer une ligne de conduite, ou de limiter la capacité de contrôle des observateurs.
Mettre à disposition, le maximum d'informations
Le révérend Eric Nsenga, porte-parole de l'église du Christ au Congo, l'ECC.
"Nous devrions éviter cette attitude d'une Céni qui se montre comme donatrice de leçons ou qui impose un comportement. Celle-ci veut nous dire : seule ma parole suffit, tout ce que vous dites ne compte pas. Ça c'est très dangereux. La Céni aurait gagné davantage en offrant un espace public de construction de la volonté collective de prise en compte des avis, surtout des observateurs."
La Céni a également échangé avec les organisations de personnes vivant avec un handicap. Des personnes dont le nombre est estimé à plus de 13 millions.
''Faciliter aux personnes vivant avec handicap d'aller voter''
Ces ONG se disent prêtes à participer aux élections mais regrettent le retard dans la sensibilisation. Annie Ngoy est présidente de l'association congolaise pour la libération et le développement des mères handicapées.
"La Céni doit rendre accessible les centres de vote pour faciliter aux personnes vivant avec un handicap d'aller voter. Aussi, faciliter la prise en compte des personnes vivant avec handicap comme observateurs. Le président devrait penser à sensibiliser les personnes vivant avec handicap à postuler. Mais nous allons voter massivement."
La Céni a organisé ce cadre de concertation afin de mettre à la disposition des parties prenantes les informations relatives au processus électoral.
Inquiétudes de la societé civile
Mais cette initiative a lieu à moins de trois mois des élections générales. Un délai trop court selon le professeur Antoine Lokongo, enseignant à l'université Joseph Kasavubu, qui prédit déjà une faible participation.
"Beaucoup de Congolais ne veulent pas aller à des élections truquées d'avance. Par conséquent, le taux de participation sera maigre et les résultats contestables. Dans ces conditions, une crise post-électorale, selon le bien informé Chapelain du Pape, devient inévitable."
Les Congolais sont appelés aux urnes le 20 décembre prochain. Ils doivent élire un président, des députés nationaux et provinciaux, ainsi que des conseillers communaux.