RCA : Situation de «pré-génocide» selon les Etats-Unis
20 novembre 2013Les autorités de la transition peinent à contrôler le pays et des affrontements armés provoquent le déplacement de milliers de populations. Jusqu'ici aucune solution n'a pu ramener la stabilité. Face à l'ampleur des événements, le président de la transition Michel Djotodia, porté au pouvoir par la coalition rebelle Séléka a promis ce mardi des mesures exceptionnelles. Mais il faudra du temps pour que l'on sache de quelles mesures il est question, puisque le communiqué diffusé ce mardi par la présidence ne donne aucune précision.
Le CNT préoccupé
Après deux jours de débat avec le gouvernement, le conseil national de transition qui fait office de parlement, a transmis au président Djotodia, les recommandations qui devraient servir de base aux dispositions sécuritaires annoncées. Mais à en croire les alertes lancées jusqu'ici, l'heure est grave en Centrafrique. Des éléments armés de la Séléka présentés comme des musulmans continuent de se battre contre des groupes d'auto-défense d'obédience chrétienne supposés favorables au président déchu François Bozizé. Des attaques ciblent désormais les fonctionnaires de la justice.
Vers un génocide ?
La France, ex-puissance coloniale et qui possède un détachement militaire sur place, décrit une situation «extraordinairement grave». Les Etats-Unis qui ont fermé leur ambassade à Bangui s'alarment d'une «situation de pré-génocide». Et l'ONU s'en inquiète également. Mais ces alertes contrastent quelque peu avec les propos du chef de la police centrafricaine, Henri Wanzet Linguissara :
«Nous effectuons des patrouilles dans la ville (de Bangui), nous sommes là. Certes il y a des cas de banditisme ! Il y a un retour de banditisme contrairement à ce que nous avons vécu il y a deux mois. Mais parler de pré-génocide, je ne sais comment vous l'avouer maintenant là.»
Comment expliquer la recrudescence de l'insécurité enregistrée ces derniers jours ? Henri Wanzet Linguissara invoque des difficultés liées notamment à la transformation de la force de l'Afrique centrale (FOMAC) en une mission sous mandat onusien (MISCA). Face à l'impasse que vit la Centrafrique, le Conseil de sécurité de l'ONU prévoit une réunion lundi 25 novembre 2013, sur la base de propositions faites par le secrétaire général Ban Ki-moon.