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Politique africaine de Berlin : une nouvelle orientation ?

Luisa von Richthofen | Konstanze Fischer
11 septembre 2023

L'Allemagne veut continuer à promouvoir ses valeurs mais en laissant de côté un comportement paternaliste.

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Svenja Schulze, ministre allemande du Développement, en visite à Abuja, au Nigeria
Svenja Schulze, la ministre allemande du Développement, en visite dans une entreprise à Abuja, au Nigeria Image : Leon Kuegeler/photothek.de/IMAGO

Début septembre, l'Allemagne était invitée à participer au premier Sommet africain sur le climat à Nairobi, au Kenya. Même si la lutte contre le changement climatique est une priorité pour la politique étrangère allemande, les représentants du gouvernement se sont contentés d'adopter une position d'écoute et de soutien. Une manière de répondre aux critiques adressées dernièrement à Berlin et selon lesquelles l'Allemagne ne traite pas ses partenaires africains d'égal à égal. 

Nouvelle époque

L'époque où les puissances européennes donnaient des leçons aux États africains est révolue. C'est aussi cela le message qu'ont voulu faire passer les 54 pays réunis la semaine dernière dans la capitale kenyane, explique "L'Europe n'est plus le partenaire principal. Il y a d'autres options désormais" explique Paul-Simon Handy de l'Institut d'études et de sécurité, l'ISS

Projet chinois à Mombasa au Kenya
La Chine investit massivement dans les infrastructures du continent comme ici, à Mombasa, au Kenya Image : Joerg Boethling/IMAGO

La Chine et la Russie en tête. Les deux puissances offrent à leurs partenaires africains exactement ce dont ils ont besoin : aide militaire et infrastructures, le tout rapidement.

De l'autre côté, l'Europe et les Etats-Unis proposent des projets laborieux associés de nombreuses conditions. Selon Paul-Simon Handy, ce que l'Allemagne devrait proposer se résume ainsi : "Investissements et infrastructures : rues, ponts, aéroports. Voilà ce que les pays africains veulent vraiment."

Premiers jalons 

A Nairobi, le message semble être passé, notamment dans le domaine des énergies renouvelables. Ainsi, en Namibie, le petit village de Lüderitz devrait voir bientôt émerger, avec le soutien allemand, l'une des plus grandes installations d'hydrogène vert au monde et une partie de la production devrait être exportée vers l'Allemagne.

Un effet gagnant-gagnant donc qui pourrait encore être renforcé, selon le député allemand conservateur, Stefan Rouenhoff : "C'est une chance énorme à la fois pour les pays africains dans lesquels des investissements sont réalisés, mais aussi pour les entreprises allemandes appelées à générer de nouveaux débouchés tout en faisant réellement avancer la protection du climat au niveau international."

Le chancelier allemand Olaf Scholz inaugure une centrale géothermique au Kenya
Le Kenya fait partie des partenaires privilégiés de Berlin pour les énergies renouvelablesImage : Michael Kappeler/dpa/picture alliance

Et qu'en est-il de la coopération sur des sujets plus sensibles comme les droits des femmes ou de la communauté LGBT ? Selon les deux experts interrogés par la Deutsche Welle, l'Allemagne a raison de faire de la promotion des droits de l'Homme une question centrale. Mais si elle veut être entendue, il lui faudra, ici aussi, se montrer moins professoral et investir davantage.