L'Allemagne a présenté sa nouvelle stratégie africaine
25 janvier 2023"Nous ne voulons pas que les pays dépendent de nous en permanence", a déclaré la ministre de la Coopération Svenja Schulze à la DW au sujet de la stratégie africaine.
"Nous voyons comment l'Afrique se développe, quel potentiel d'innovation il y a, comment des jeunes y vivent. Et nous voulons construire des réseaux, des partenariats dont profitent les deux parties et pas seulement un partenaire."
Et ces partenariats, selon le gouvernement allemand, devraient avoir de nouveaux axes. Tout comme dans l'accord de coalition gouvernementale en Allemagne, le développement durable joue un rôle majeur. Rien d'étonnant à l'ère du changement climatique dont les effets se font clairement sentir dans les pays africains.
L'Allemagne veut donc promouvoir une économie respectueuse du climat. Concrètement, le ministère de la coopération souhaite par exemple accompagner les pays dans le développement des énergies renouvelables.
En outre, de nouveaux emplois doivent être créés, notamment pour les jeunes. Selon le ministère, 25 millions de nouveaux emplois devraient être créés chaque année sur le continent.
La démographie africaine croit et d'ici 2050, le continent devrait compter 2,5 milliards d’habitants, selon les Nations unies.
"Donner le bon ton"
Sur le continent, le plan allemand est bien accueilli. Olawunmi Ola-Busari, analyste au bureau sud-africain de l'ONG internationale ONE, fait l'éloge de l'orientation du nouveau concept.
"La nouvelle stratégie africaine du BMZ (ministère allemand de la Coopération) donne le ton pour faire avancer davantage les relations de développement entre l'Allemagne et l'Afrique. Elle reconnaît l'influence croissante de l'Afrique dans le monde et veut soutenir les priorités que les Africains se sont fixées dans l'Agenda 2063 du plan de développement de l'Union africaine", a-t-il déclaré à DW.
La nouvelle stratégie de la ministre allemande de la Coopération, Svenja Schulze, s’écarte de la trajectoire du Plan Marshall de son prédécesseur, Gerd Müller. Ce plan visait à inciter les entreprises allemandes à investir en Afrique. Pour cela, l'ancien ministre avait promis de nombreux programmes de financement et avait mis en œuvre une partie d’entre eux.
Mais une chose manque dans le nouveau concept : il n'y a pas de stratégie sur la façon dont les relations commerciales entre l'Afrique et l'Europe pourraient être plus équitables.
Par exemple, il n’y a rien pour ce qui concerne les subventions des produits agricoles européens qui sont une concurrence féroce pour les producteurs africains. Un point que les gouvernements africains ne cessent de réclamer. "On aurait pu s'attendre à une chose comme ça", a estimé l'expert africain Robert Kappel.