Moscou promet des céréales à six pays africains
4 septembre 2023Le président turc avait promis une annonce "très importante pour le monde" et notamment les pays en développement, alors que Recep Tayyip Erdogan rencontrait Vladimir Poutine à Sotchi, en Russie, ce lundi (04.09)
On espérait du coup une relance des exportations de céréales en mer Noire, qui sont bloquées dans les ports ukrainiens depuis que Moscou a claqué la porte à l’accord céréalier conclu sous l’égide l’Onu et de la Turquie.
Au lieu de cela, Vladimir Poutine a promis des livraisons directes de céréales, mais qu’à une poignée de pays africains. Rien de bien nouveau, puisque c’est une promesse que le patron du Kremlin avait déjà formulée lors du sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg en juillet. Il avait alors assuré que la Russie serait "en mesure d'assurer des livraisons gratuites de 25 à 50.000 tonnes de céréales au Burkina Faso, au Zimbabwe, au Mali, à la Somalie, à la Centrafrique et à l'Érythrée." Tous ces pays ont au moins un point commun : ils n’ont pas condamné l’invasion de l’Ukraine lors du vote aux Nations unies.
Des livraisons "gratuites"
Vladimir Poutine n’a cette-fois pas reprécisé les pays concernés. Il a assuré que "les négociations étaient presque terminées", que ces livraisons de céréales seront gratuites, qu’elles auront lieu dans les prochaines semaines et que Moscou se tenait prêt à s'occuper de la logistique.
Face aux risques d’insécurité alimentaire provoqués par ce blocage des céréales ukrainiennes, il est difficile de savoir ce que représentent finalement ces 25 à 50 000 tonnes offertes par la Russie. Un point de comparaison est peut-être que pendant la mise en œuvre de l’accord céréalier, plus de 725 000 tonnes de blé ont quitté les ports ukrainiens à destination de l'Éthiopie, du Soudan, de la Somalie, du Kenya, de Djibouti mais aussi du Yémen et de l'Afghanistan.
Pression sur les pays occidentaux
Le Programme alimentaire mondial (PAM) est notamment un important acheteur de céréales ukrainiennes à destination de l’Afrique. Depuis la guerre, la flambée des prix rend les achats d'autant plus compliqués.
Vladimir Poutine s’est dit aujourd'hui prêt à "envisager la possibilité de ressusciter l'accord" mais pour cela les pays occidentaux doivent lever les sanctions qui pèsent sur les exportations russes. Recep Tayyip Erdogan assure préparer de "nouvelles propositions" avec l'ONU, sans plus de précisions. Le calendrier est pourtant serré, avec l’arrivée de la récolte en automne.