Les talibans continuent à persécuter les femmes afghanes
27 juillet 2022Les chercheurs d’Amnesty international ont enquêté de septembre 2021 à juin 2022 et ont interrogé 90 femmes et 11 jeunes filles afghanes, âgées de 14 à 74 ans.
Dans leur rapport, intitulé Death in Slow Motion : Women and Girls Under Taliban Rule, ils ont fait état d’une répression d’une rare violence qui prive des millions de femmes et de jeunes filles de leur droit de mener une vie normale.
Violation systématique des droits des femmes
Ainsi, les talibans ont violé les droits des femmes et des filles à l’éducation, au travail et à la liberté de mouvement et arrêté des femmes et des filles pour des infractions mineures à des règles discriminatoires.
Leur politique a contribué à une forte augmentation des mariages d’enfants, des mariages précoces et des mariages forcés d’après l’organisation de défense des droits humains.
Moins d’un an après que les talibans ont pris le pouvoir en Afghanistan, “leur politique prive des millions de femmes et de jeunes filles de leur droit de mener une vie libre et épanouissante en sécurité”, a estimé Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International.
Dans ce pays, les femmes sont chassées de l’espace public. D’ailleurs, un décret datant de 7 mai stipule qu’elles ne doivent pas quitter leur domicile à moins que cela ne soit “nécessaire”. Les femmes interrogées par Amnesty International témoignent du harcèlement qu’elles subissent.
Le rapport révèle aussi que les femmes ayant manifesté de manière pacifique contre ces règles oppressantes ont été menacées, arrêtées, incarcérées, torturées ou ont été enlevées.
Difficile d’aller à l’école au pays des talibans
Bien qu’ils se soient publiquement engagés à leur arrivée au pouvoir à respecter les droits des femmes et des filles, les talibans ont introduit des politiques de discrimination systématique qui portent atteinte à leurs droits.
Ils continuent à empêcher la grande majorité des filles, élèves du secondaire, à poursuivre leurs études. « Ces jeunes filles voulaient seulement avoir un avenir et maintenant elles ne voient aucun futur devant elles”, a déploré Fatima, une jeune enseignante du secondaire dans la province du Nangarhar, interrogée par l’ONG.
Leur retour prévu en classe le 23 mars 2022 dernier a été de courte durée. Lors de cette rentrée, les talibans ont renvoyé les élèves chez elles, en évoquant des problèmes liés à leurs uniformes. Jusqu’à ce jour, le régime fondamentaliste continue de priver les filles d’un accès à l’éducation.
Dans ces conditions et face à la pauvreté, certains n’ont pas d’autres choix que de pousser leurs filles mineures à se marier précocement.
Ainsi, une femme de 35 ans vivant dans une province du centre du pays, a déclaré que la crise économique l’a poussée à marier sa fille de 13 ans à son voisin âgé de 30 ans. Ceci en échange d’une dot d’un montant de 60 000 afghanis, environ 670 dollars.