Vaccin anti-coronavirus : l'Afrique laissée pour compte ?
29 septembre 2020Environ 170 candidats vaccins sont en cours d'évaluation dans le monde pour stopper la pandémie de Covid-19. Certains sont même dans la dernière phase avant d'être autorisés.
Depuis son apparition en Chine, fin décembre, le virus a désormais officiellement causé la mort de plus d'un million de personnes dans le monde et considérablement troublé l'économie.
En l'espace de trois mois, le nombre de personnes infectées au coronavirus a doublé. Près de 5.500 patients décèdent chaque jour suite à la contamination. C'est l'équivalent d'un décès toutes les 16 secondes.
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Nationalisme inutile
Mais face à une pandémie qui touche le monde entier, certains pays tels que les Etats-Unis, le Japon, le Royaume-Uni ou l'Allemagne ont déjà réservé auprès des fabricants des quantités importantes de vaccins.
Une erreur, selon l'épidémiologiste sud-africain Salim Abdool Karim, qui dénonce aussi une forme de nationalisme. "Il est tout simplement illusoire de penser que vous pouvez être en sécurité alors que les autres ne le sont pas. Je pense qu'il est dans l'intérêt de tous de rendre les vaccins disponibles partout dans le monde", pense l'expert.
Car le virus ne connaît pas de frontières. C'est pourquoi des organisations internationales regroupées au sein de l'Alliance du vaccin (GAVI) ont formé un partenariat avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Deux milliards de doses
L'initiative baptisée "Accès mondial au vaccin contre la Covid-19", dont l'acronyme en anglais est Covax, consiste à collecter des dons publics et privés en vue d'acheter des doses de vaccin au profit des plus vulnérables dans 92 pays à faibles et moyens revenus.
64% de la population mondiale serait ainsi couvert.
Aurelia Nguyen, directrice exécutive de l'Alliance Gavi explique que l'ambition est de "rendre disponibles deux milliards de doses de vaccin d'ici la fin 2021. Ce serait assez pour vacciner en priorité les personnes les plus en danger telles que les personnes âgées ou fragiles, de même que le personnel soignant".
Déjà 700 millions de dollars sur les deux milliards nécessaires ont été réunis.
À condition que les moyens financiers soient disponibles, l'OMS et ses partenaires planifient également la distribution dans les pays les plus démunis de 120 millions de tests rapides et peu onéreux dans les six prochains mois.
L'expertise africaine est aussi encouragée. Selon l'alliance Gavi, si les recherches de vaccin sont concluantes en Afrique, le continent pourra mieux se protéger et plus rapidement.