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Un an après, quel bilan de l'état de siège en RDC ?

6 mai 2022

Cela fait un an ce 6 mai, que le Nord-Kivu et l'Ituri dans l'est de la RDC, sont sous état de siège pour lutter contre les groupes armés.

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La mobilisation des forces de sécurité et de défense n'a pas pu freiner la violence au Nord-Kivu et en Ituri
La mobilisation des forces de sécurité et de défense n'a pas pu freiner la violence au Nord-Kivu et en IturiImage : Alexis Huguet/AFP/Getty Images

L'état de siège, cette mesure phare de Félix Tshisekedi dans le domaine de la sécurité, a déjà été prorogée à 23 reprises. Mais après un an d'état de siège, le niveau de violence n'a pas baissé dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri.

Selon le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST), au moins 2 563 civils ont été tués par des bandes armées. Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement congolais, affirme que cette situation explique l'annonce par le président Félix Tshisekedi de la tenue d'une table ronde sur l'état de siège.

‘"l a estimé qu'il serait nécessaire qu'autour d'une table ronde qu'il va organiser, que le gouvernement, que les députés nationaux, que l'armée et les services de sécurité, se mettent autour d'une table pour proposer les mesures qui vont nous permettre d'aller vers la paix", explique-t-il. 

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Collaboration entre forces de sécurité et population

Un village de Beni, en février 2020, après le passage des ADF
Un village de Beni, en février 2020, après le passage des ADFImage : Alexis Huguet/AFP/Getty Images

La Commission défense de l'Assemblée nationale a dénoncé en septembre dernier une mesure prononcée sans planification d'actions stratégiques, sans un montage financier conséquent et cohérent et sans définition d'objectifs.

Juvénal Munobo, député national élu du Nord-Kivu et rapporteur de la Commission défense à l'Assemblée nationale, estime qu'il faut repenser la stratégie militaire.

Selon lui, il faut "s'assurer que le commandement au Nord-Kivu et en Ituri tient toujours. Au besoin, il faut le changer. Il faut aussi arriver à améliorer, à assainir les relations entre les forces de sécurité et la population parce que sans cette collaboration entre les deux parties ça va être difficile de ramener la paix."

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Envisager des approches non militaires 

Les dirigeants de la sous-région ont multiplié les rencontres sur la violence dans l'est de la RDC
Les dirigeants de la sous-région ont multiplié les rencontres sur la violence dans l'est de la RDC Image : Philbert Rweyemamu/EAC

Les experts estiment que les multiples défaillances de l'appareil sécuritaire congolais sont l'une des causes profondes du conflit dans la partie orientale du pays.

Jean-Jacques Wondo, spécialiste des questions militaires et géostratégiques, pense que la solution ne doit pas être exclusivement militaire.

Pour lui, "il suffit de voir d'autres aspects, comme le dialogue entre communautés, mais aussi le travail au niveau de la région. On a tendance à croire que le Congo produit l'insécurité mais on oublie que c'est une insécurité qui est importée des pays voisins."

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En attendant l'évaluation de l'état de siège, le Baromètre sécuritaire du Kivu note qu'en une année, trois territoires, à savoir Beni dans le Nord-Kivu, Irumu et Djugu en Ituri, ont concentré l'essentiel de la violence contre les civils.