Climat, l'UE dévoile son plan
14 juillet 2021Pour atteindre ses objectifs climatiques, le projet de l'UE prévoit entre autres la fin des voitures à essence, une taxe kérosène dans l'aérien, la taxation des importations, une réforme du marché du carbone...
Bruxelles fixe la barre très haut et veut aller vite pour atteindre un objectif ultime : être le premier continent au monde à être climatiquement neutre dès 2050.
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Des changements dans les transports
Au programme donc, l'arrêt de la commercialisation des voitures à essence à partir de 2035. Un coup d'accélérateur devrait être donner pour installer des points de chargement pour véhicules électriques "tous les 60 kilomètres".
Il est également prévu une taxe, à partir de 2023, sur le kérosène pour les vols au sein de l’UE. Une proposition qui n’est toutefois pas de nature à rassurer les compagnies aériennes, qui redoutent une "distorsion de concurrence" avec le reste du monde.
Les carburants de substitution au kérosène durables ou " verts " devraient progressivement devenir obligatoires sur les vols européens. Comme ils sont actuellement cinq fois plus chers que le kérosène, les prix des vols à l'intérieur de l'Europe devraient augmenter.
Vers un élargissement de l'ETS
Il y a aussi le dossier sensible d’un élargissement considérable du marché du carbone européen (ETS Emissions Trading System) établi en 2005, où s'échangent les "permis de polluer". Les entreprises concernées avaient des quotas d'émissions gratuits, qu'elles pouvaient revendre si elles polluaient moins : Bruxelles entend restreindre drastiquement ces allocations.
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De nouvelles taxes environnementales aux frontières extérieures de l'UE devraient également être mises en place. Les importateurs de certains produits comme l’acier, le ciment ou encore l’électricité devront acheter des "certificats d'émissions" basés sur le prix du carbone qu'ils auraient dû acquitter si les biens avaient été produits dans l'UE. L'idée est d'éliminer toute concurrence étrangère "déloyale" et de dissuader les délocalisations.
Bruxelles veut également étendre l'ETS, le système européen d'échanges de quotas d'émission, au transport maritime, ainsi qu'au transport routier et au chauffage des bâtiments sur un "second marché carbone" dès 2026.
Les fournisseurs de carburants ou de fuel domestique devront ainsi acheter des quotas d'émissions au prix du CO2, et ils risquent de répercuter le surcoût sur la facture des ménages.
Les ONG environnementales et des eurodéputés de tous bords s'y opposent et évoquent des craintes de mouvements sociaux.
Ces mesures feront encore l'objet pendant au moins un an de discussions entre eurodéputés et Etats membres.