Au Tchad, le soutien psychologique aux enfants s’organise
18 juillet 2023Il est midi dans le camp d’Ourang, non loin de la frontière avec le Soudan. Malgré un soleil brûlant et une température qui frôle 45 degrés, des agents de l’ONG HIAS regroupent plusieurs enfants réfugiés sous des arbres pour essayer de créer un climat de détente. Ces enfants chantent et dansent sous la supervision de leurs encadreurs.
"En attendant que le camp se mette en place, de temps en temps, nous sommes appelés à organiser ces activités récréatives, sportives, culturelles", explique Joseph Désiré Havyarimana, le directeur du programme d’assistance psychosociale de l’ONG HIAS.
Le but de ces activités est "d'essayer de créer un climat de détente qui permet en même temps à ces enfants de tisser des liens sociaux, de s'épanouir ensemble et de se sentir intégrés dans leur nouveau milieu", ajoute Joseph Désiré Havyarimana.
La petite Hawa, venue de Tindelta il y a deux jours, visiblement traumatisée, est loin d’oublier l’horreur vécue. Orpheline de père, elle est arrivée au Tchad seule, sans sa mère et ses frères.
"Je vais bien ici avec mes amis, mais en même temps, je suis aussi triste parce que je ne sais pas où se trouvent ma mère et mes deux frères. Je ne sais que faire", dit-elle.
Younous, un autre enfant réfugié soudanais, remercie les humanitaires pour cette assistance psychologique.
"Je suis content d’être ici. Le fait de m’amuser avec les autres chaque jour me fait du bien. Mais il faut aussi qu’on nous donne à mangeret des vêtements, car nous sommes arrivés ici les mains vides", ajoute le jeune garçon.
L'accès à l'éducation des enfants refugiés
Pour Joseph Désiré Havyarimana, la priorité est aussi de rescolariser ces enfants.
"Ces enfants ont traversé des moments difficiles. Donc lorsqu'ils arrivent ici, ils doivent se sentir accueillis. Car ils ont le droit de s'épanouir, d'aller à l'école, etc. On va faire des plaidoyers auprès des partenaires d'éducation pour qu'il y ait la mise en place d’écoles, y compris l'éducation préscolaire. Bref, nous sommes assurés que les enfants auront accès aux services auxquels ils ont droit", conclut le directeur du programme d’assistance psychosociale de l’ONG HIAS
Selon l’Unicef, plus de 330 enfants auraient été tués et plus de 1.900 autres blessés depuis le déclenchement de la guerre au Soudan. Et plus de 13 millions d’enfants ont désormais besoin d’une aide humanitaire pour couvrir leurs besoins en matière d’eau, de santé, de nutrition et de protection.