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Aide urgente nécessaire pour les Soudanais au Tchad

Blaise Dariustone
1 juin 2023

Face à l'afflux de réfugiés soudanais fuyant les combats, les ONG au Tchad tirent la sonnette d'alarme : la crise s'aggrave et elles ont besoin de moyens pour faire face.

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Flüchtlinge im Tschad
Image : Blaise Dariustone/DW

Le flux est incessant : selon le Haut-commissariat des réfugiés au Tchad, ce sont environ 80.000 personnes qui ont fui le Soudan vers le Tchad depuis le début du conflit à Khartoum, le 15 avril dernier. Face à ces arrivées massive du côté tchadien de la frontière, les organisations humanitaires ont un besoin urgent de financement pour répondre aux besoins des réfugiés soudanais, mais aussi des rapatriés tchadiens.

Ces ONG doivent déjà faire face au manque de nourriture. Elles ont également des problèmes logistiques, manquant de moyens pour transporter ces personnes vers l'intérieur du pays, avant que la saison des pluies ne rende les routes impraticables. Il y a urgence : en plus de la météo, la récente recrudescence des combats rend encore plus urgente la réinstallation de ces milliers de personnes qui se trouvent actuellement près de la frontière, où leur sécurité n'est pas assurée.

"Si on ne fait pas vite, la situation risque d'être très compliquée", insiste Bachiaka Singaré, le responsable du bureau du Programme alimentaire mondiale de Farchana. "Non seulement ces réfugiés sont dans des zones difficiles d'accès mais aussi, ils sont dans des villages qui n'ont pas cette capacité d'accueil", explique-t-il. "Il faut vraiment être sensible à cela, il faut dépêcher les moyens sinon les vies sont menacées. Actuellement, on n'a pas assez de moyens et on sent une certaine timidité dans la mise à disposition de ces moyens pour nous permettre de répondre immédiatement et dans le délais."

Il manque trois quarts des financements

Les agences humanitaires travaillent déjà en étroite collaboration avec le gouvernement tchadien. Mais cela ne suffit pas. Pour répondre aux besoins prévus de 135.000 personnes au cours des six prochains mois, la communauté humanitaire au Tchad a élaboré un plan d'intervention qui nécessite 129 millions de dollars. A l'heure actuelle, seuls 21 % des fonds ont été engagés.

"C'est une urgence humanitaire", insiste lui aussi le directeur général de l'Agence de développement économique et sociale, une ONG tchadienne qui intervient au Soudan depuis plus de dix ans, le monde doit agir et vite. "Lorsque les gens arrivent comme ça, il faut tout de suite construire des latrines, leur trouver de l'eau, de quoi se nourrir", dit Abdelhakim Tahir. "Avec la saison des pluies qui s'annonce, nous craignons des épidémies comme le choléra qui risquent de créer une situation catastrophique. La communauté locale souffre également du poids de la présence de ces réfugiés. Au niveau des organisations humanitaires on s'active mais il faut qu'au niveau international, la mobilisation soit vraiment à la hauteur, que cette crise ne soit pas une fois de plus une crise oubliée. Nous tirons vraiment la sonnette d'alarme".

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Avant cette crise, le gouvernement tchadien et ses partenaires humanitaires ont lancé le plan de réponse humanitaire pour 2023, doté de 670 millions de dollars pour répondre aux besoins humanitaires dans l'ensemble du pays. Le plan n'a reçu que 5 % de ses besoins financiers jusqu'à présent. Le Tchad accueille déjà environ 600.000 réfugiés, soit la plus grande population en Afrique occidentale et centrale, dont 400.000 réfugiés soudanais.

Vue arienne de N'Djamena
Blaise Dariustone Correspondant au Tchad pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais