Des opposants tchadiens en lice malgré eux
4 mars 2021D’abord il y a Ngarlejy Yorongar qui signalait mercredi soir sur sa page Facebook la décision de son parti de retirer sa candidature à la présidentielle du 11 avril.
Une démarche qu’a entreprise également Théophile Bongoro, le candidat de l’Alliance victoire, la coalition de l’opposition.
"Vaste opération de fraude"...
Et puis il y a aussi l’opposant Saleh Kebzabo. Ce dernier dénonce le maintien de son nom sur la liste électorale alors même qu’il assure avoir adressé un courrier à la Cour suprême signifiant son désistement.
" Par une déclaration rendue publique dimanche dernier j’ai clairement dit que le parti a décidé de se retirer de cette élection. Hier (mercredi) j’ai fait déposer ma lettre de rétractation. Malheureusement, la Cour suprême qu’on soupçonnait déjà de parti pris l’a confirmée en mettant mon nom sur la liste des candidats alors que j’ai bien écrit dans la lettre d’hier que je me retirais.
La Cour suprême avec son président confirme que ce n’est pas une élection qu’ils sont en train de préparer. Ils sont en train de préparer une vaste opération de fraude à laquelle on ne sera pas présent et on ne fera pas d’accompagnement" explique Saleh Kebzabo.
>>> A lire aussi : Tchad : les libertés menacées, l'Onu appelle au dialogue
... Ou procédure "normale"
Pour l’ancien ministre de la Justice, Jean-Bernard Padaré, qui est l’actuel secrétaire adjoint et porte-parole du Mouvement patriotique du Salut, le maintien des candidatures des opposants qui se sont retractés est tout à fait logique.
"Monsieur Kebzabo a déposé son dossier de candidature en bonne et due forme. Il a annoncé semble-t-il son retrait par un communiqué. C’est hier qu’il a envoyé une demande de retrait en bonne et due forme alors que la Cour était déjà en train de délibérer.
Quand le dossier est mis en délibéré et que c’est le jour du délibéré que vous faites des notes, la Cour ne prend jamais cela en compte" précise t-il.
Selon Jean-Bernard Padaré, le scénario serait semblable concernant le dossier de Théophile Bongoro.
Il rappelle par ailleurs le cas du candidat Mahamat Yosko dont le retrait de la course a été pris en compte par la Cour car ayant été fait dans les temps.
Alors qu’une polémique concerne également la publication le 3 mars de la liste des candidats retenus, au lieu du 9 mars qui était la date mentionnée sur le chronogramme du processus électoral, Jean-Bernard Padaré affirme que le 9 est une date limite. Une publication avant cette date serait donc, selon lui, "tout à fait normale."