Tchad : les libertés menacées, l'Onu appelle au dialogue
2 mars 2021Amnesty International se dit préoccupée par le regain de tension qui prévaut depuis quelques jours au Tchad et qui a connu ce week-end une escalade quand des militaires ont voulu arrêter l'opposant Yaya Dillo.
Au moins, trois personnes dont sa mère et son fils, ont trouvé la mort dans l’assaut contre le domicile de l’opposant.
Alors que le gouvernement et l’opposition se rejettent la responsabilité, l’ONG de défense des droits de l’homme, demande une enquête indépendante, impartiale et efficace.
"La situation est confuse depuis ce week-end et ce que nous demandons face à la gravité des faits et des images que tout le monde a pu voir, c’est une enquête indépendante. Il y a des versions contradictoires et donc il est important que la justice fasse son travail", estime Abdoulaye Diarra, spécialiste de l’Afrique centrale à Amnesty International.
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L'Onu monte au créneau
Le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, a aussi demandé ce mardi, aux autorités tchadiennes, l’ouverture d’une enquête rapide et rigoureuse sur cette affaire.
Antonio Guterres exhorte par ailleurs les autorités tchadiennes à favoriser le dialogue politique avant la prochaine présidentielle.
Une élection qui pourrait être boycottée par la plupart des candidats de l’opposition si certaines conditions ne sont pas réunies, selon Théophile Bongoro, candidat de l’Alliance Victoire, un regroupement de dix partis de l’opposition.
"On est dans un pouvoir totalitaire mais nous avons posé certaines conditions : la sécurité des candidats et les conditions minimales d’une élection libre et ouverte. Si cela n’est pas respecté nous risquons de ne pas aller à cette élection. Oui, les libertés publiques sont menacées alors qu’elles sont reconnues par la Constitution. Si le jeu n’est pas ouvert, le président se trouvera dans les starting-blocks avec ceux qui lui sont dévoués", dit l'opposant tchadien.
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Libertés publiques menacées
Amnesty International dénonce également les atteintes aux libertés publiques. Pour Abdoulaye Diarra, d'Amnesty International, "On constate depuis plusieurs mois une restriction des libertés d’association et de manifestation. On peut rappeler en novembre qu’il y a eu une tentative d’’organiser un contre forum par plusieurs associations et que celui-ci a été interdit avec des arrestations. Depuis février, il y a eu une manifestation de la société civile qui a été dispersée et il y a eu plusieurs arrestations et des condamnations. Tout cela dénote une restriction de l’espace publique au Tchad."
La présidentielle au Tchad est prévue le 11 avril prochain et le président Idriss Déby, au pouvoir depuis 30 ans, brigue un nouveau mandat. Quant au principal opposant, Saleh Kebzabo, il a annoncé lundi qu'il retirait sa candidature en accusant le président sortant Idriss Déby Itno, d'intimider ses concurrents par l'usage de la force.