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Roch Kaboré face aux anciens proches de Compaoré

22 juillet 2020

Au Burkina Faso, les partis politiques engagés dans la course pour la présidentielle, couplée aux législatives, se préparent à aller sur le terrain pour battre campagne.

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Le président du Burkina Faso Roch Marc Christian Kaboré est candidat à sa propre succession
Le président du Burkina Faso Roch Marc Christian Kaboré est candidat à sa propre successionImage : Reuters/A. Sotunde

Le président sortant Roch Marc Christian Kaboré, candidat de son parti, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), doit faire face aux anciens proches de l’ex-président Blaise Compaoré qui souhaitent l’empêcher de faire un second mandat. 

Ainsi, le 22 novembre prochain, les Burkinabè devront-ils choisir s’ils souhaitent conserver à son poste le président Roch Marc Christian Kaboré, ou s’ils préfèrent un de ses challengers, eux aussi anciens du régime de Blaise Compaoré, resté 27 ans à la tête du pays. 

Parmi eux figurent l'ex-premier ministre Kadré Désiré Ouédraogo, Gilbert Noël Ouédraogo ou encore Eddie Komboïgo, le président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), l'ancien parti de Blaise Compaoré.  

A ceux-ci, s’ajoutent d’autres grands candidats dont le chef de file de l'opposition, Zéphirin Diabré, arrivé deuxième à l’élection présidentielle de 2015, Tahirou Barry, un ministre démissionnaire du premier gouvernement de Kaboré, ou encore le juriste Abdoulaye Soma.

Il sera difficile pour le président Kaboré de passer dès le premier tour

Selon Salouka Boureima, journaliste et analyste politique, le président sortant aura l’avantage d'aller aux élections avec des candidats dont il a été le dirigeant politique :  

"Parce que n'oublions pas que Roch Marc Christian Kaboré a été premier ministre et président de l'Assemblée nationale sous Blaise Compaoré. Donc les candidats, que ce soit  Kadré Désiré Ouédraogo, Eddie Komboïgo ou Zéphirin Diabré, sont des candidats qu'il connaît bien."

Lutte contre l'insécurité et la paupérisation

Mais à cause des questions sécuritaires qui seront au centre du scrutin présidentiel, Salouka Boureima estime qu'il sera difficile pour le président Roch Marc Christian Kaboré de passer dès le premier tour même s’il bénéficie des moyens de l'Etat : 

Des soldats du Burkina après une attaque terroriste à Ouagadougou
Des soldats du Burkina après une attaque terroriste à OuagadougouImage : Getty Images/AFP/A. Ouoba

"Parce qu'en 2015, les candidats proches du régime de Blaise Compaoré n'ont pas été autorisés à prendre part à l'élection présidentielle, alors que cette année, il y a trois candidats qui peuvent empêcher le président Kaboré de passer dès le premier tour. Il y a bien sûr le chef de file de l'opposition Zéphirin Diabré, il y a le candidat du CDP, Eddie Komboïgo, et Kadré Désiré Ouédraogo. Donc l'électorat risque d'être divisé entre ces quatre candidats."

Problèmes économiques

Au défi sécuritaire s'ajoutent aussi les questions économiques. Le pays enregistre près  de deux millions de déplacés internes. Le Burkina Faso fait face à d'énormes problèmes de développement avec des agriculteurs qui ont tout perdu dans les zones de conflits où les écoles sont également fermées. 

L'économie du pays repose aussi en grande partie sur l'exploitation aurifère mais la grande majorité des Burkinabè ne bénéficient pas de ces richesses.

Enfin, la pandémie de la Covid-19 a contribué à aggraver une situation déjà difficile. C'est dans ce contexte que Roch Marc Christian Kaboré, 63 ans, élu en 2015, va donc tenter d'obtenir un nouveau mandat de cinq ans.