L'exploitation des enfants dans les mines inquiète en RDC
8 novembre 2022Le 14 juillet dernier, devant le congrès américain, plusieurs personnalités parmi lesquelles l’avocat congolais, Hervé Diakiese, ont précisé que la Chine continue à exploiter des enfants qui travaillent dans des conditions dangereuses pour extraire le cobalt utilisé pour la fabrication des appareils électroniques ou encore des voitures électriques.
Maître Hervé Diakiese insiste sur le fait que nous sommes dans un système international et qu’il il faudrait une mission d’enquête dédiée à la vulnérabilité des personnes qui vivent dans les zones d’extraction minière particulièrement les enfants afin de déterminer le lien qu’il y a entre ces activités d’extraction, la radioactivité et les pathologies qui sont signalées.
La chaîne de complicité et d’irresponsabilité est élevée au niveau de cette question d’extraction minière, précise l’avocat.
"Il y a de plus en plus une habitude d’exploiter des enfants parce que de par leur taille ils sont aptes à passer par des trous exigus pour aller collecter les minerais, surtout là où les mines se sont effondrées et donc ils s’exposent physiquement à des effondrements puisqu’il n’y a pas de mécanisme de sécurité en particulier. Ils n’ont même pas les vêtements appropriés et vu leur jeune âge, ils sont aussi exposés au caractère radioactif des minerais, c’est un mécanisme qui se fait au vu et au su de tous, " confie Me Diakiese à la Deutsche Welle.
Nous avons contacté Antoinette N’samba Kalambayi, ministre congolaise des Mines qui dément toute présence des enfants dans les mines
" Je doute fort qu’il y ait des enfants dans les mines au Katanga. Nous avons toute une équipe, nous avons toute une commission qui travaille pour la sortie des enfants dans les mines. A ce jour, je n’ai aucune information. Je travaille avec l’Organisation Internationale du travail ainsi que le PNUD, nous avons eu à faire une itinérance dans le grand Katanga, je ne fais que ça, aller dans les mines d’exploitation artisanale. "
Partager équitablement les ressources minières
Freddy Kasongo est le coordinateur de l’Observatoire d'Études et d'Appui à la Responsabilité Sociale et Environnementale (OEARSE) basé dans le Katanga. Il est régulièrement en contact avec les communautés dans lesquelles un bon nombre d'enfants travaillent dans les mines. Il déplore le désespoir qui règne au sein de nombreuses familles et propose toute une série d'actions pour s’assurer que ces enfants vont quitter les mines.
"Il est important aujourd’hui que le gouvernement et les partenaires internationaux qui accompagnent le gouvernement agissent sur la famille et non sur l’enfant. Et pour agir sur la famille, il y a plusieurs leviers : d’abord nous avons besoin d’un plan d’aménagement du territoire, ensuite nous avons besoin d’arriver à un partage équitable et effectif des revenus nationaux et ceux issus du secteur extractif. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons réduire la pauvreté et les inégalités. "
Au cours de cette session intitulée "Travail des enfants et violations des droits de l'homme dans l'industrie minière de la République démocratique du Congo" au congrès américain, il a été mentionné qu’environ 40.000 enfants travaillent dans des mines artisanales et dans des conditions dangereuses.