RDC : les massacres se poursuivent dans l’Est
16 mars 2022Les derniers massacres ont de nouveau scandalisé la population de Béni qui vit dans la peur depuis bientôt huit ans.
Les images des corps des victimes transportés sur des vélos et des motos ont choqué et désormais, les habitants de la région pensent que l’armée ougandaise doit réagir ou bien quitter le territoire congolais.
"Quand l'armée Ougandaise est entrée dans notre pays, la population était très contente parce qu’elle voyait un espoir. Mais maintenant que nos frères et sœurs continuent d’être massacrés, cela nous décourage et on ne voit plus l'importance de cette armée dans ce pays", témoigne un habitant sur la DW.
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"Nous allons demander au président de nous doter des armes pour combattre nous-même les ADF parce que nous voyons que l'armée congolaise et l'armée ougandaise ne sont pas en mesure d'arrêter les massacres", fait savoir un autre habitant sur la DW.
Un autre encore explique sur la DW que "Nous serons obligés de descendre dans la rue pour les chasser et qu'ils rentrent chez eux en Ouganda".
Des milliers de personnes assassinées
Les opérations militaires conjointes entre les armées congolaises et ougandaises, lancées depuis le 30 novembre 2021, peinent en effet à éradiquer les ADF dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri.
Depuis l'entrée de l'armée ougandaise sur le sol congolais, plus de mille personnes ont ainsi été assassinées par les Forces démocratiques alliées ADF.
Les dernières tueries dans les territoires de Beni, Irumu et Mambasa, où près de cent personnes ont été massacrées à la machette et avec des armes à feu, ont donc provoqué la colère des habitants, déjà éprouvés par des années de violences.
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La pression sur les ADF
Pour justifier cette recrudescence des massacres dans le territoire de Beni, le porte-parole de l'armée congolaise dans la partie nord du Nord-Kivu, le capitaine Anthony Mualushay, évoque la pression que subissent les ADF en Ituri. Ces derniers chercheraient donc à trouver refuge au Nord-Kivu.
"L'ennemi est en train d'être coincé par nos amis qui sont en coalition avec l'UPDF (l’armée ougandaise, ndlr) en Ituri et il a tendance maintenant à venir vers le Nord-Kivu", constate le capitaine Mualushay sur la DW.
Les critiques se portent toutefois sur l’Etat congolais qui ne parviendrait pas à doter son armée des moyens nécessaires à son action dans l’Est de la République démocratique du Congo.