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En RDC, les propos de Guterres alimentent les débats

20 septembre 2022

Le secrétaire général des Nations a admis que le M23 était mieux armé que la Monusco, ce qui relance les discussions sur le départ de cette mission.

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Antonio Guterres
Image : Lokman Vural Elibol/AA/picture alliance

Rose Tuombeane est militante des droits de l’Homme. Elle vit à Butembo. Il y a un an, avec d’autres femmes, elle s’était rendue dans la capitale congolaise pour y rencontrer le président Félix Tshisekedi à deux reprises.

Aujourd’hui, Rose Tuombeane se dit préoccupée par les propos du secrétaire général des Nations Unies. Elle insiste sur le retrait immédiat de la Monusco qui, selon elle, a montré son incapacité à pacifier l’est de son pays.

"Lorsque nous faisons nos investigations sur le terrain, nous savons qu’il n’est pas uniquement question du M23. Nous savons que tout ce qui se passe en Ituri, à Beni, tout cela est dû aux mêmes acteurs, c'est-à-dire le Rwanda, " déplore Mme Tuombeane qui poursuit "nous savons le démontrer grâce aux rapports que nous avons toujours publiés. Et donc, que les Nations unies puissent se prononcer de la sorte aujourd’hui, c’est une moquerie, suivie de la démonstration de leur incapacité, de leur inutilité. Nous avons toujours demandé que la Monusco puisse partir sans conditions. Il faudrait que l’on essaye d’accélérer le processus de leur retrait. 2024 c’est trop loin" explique Rose Tuombeane.

Une mission sur le départ…

La Monusco a déjà commencé son retrait de la RDC rappelle Ndeye Khady Lo, porte-parole par intérim de la Monusco.

"Il faudrait que l’on essaye d’accélérer le processus de leur retrait" (Rose Tuombeane)

En 2014, la mission a été réduite dans le pays. En 2018, huit bureaux ont été fermés et récemment, la mission s’est retirée de deux provinces, le Kasaï en 2021 et le Tanganyika, il y a deux mois, souligne la porte-parole.

"La Monusco n’est aujourd’hui présente que dans trois provinces, au Nord Kivu, Sud-Kivu et en Ituri, où des groupes armés sont encore actifs.  Il y a un an, Mme Bintou Keita, représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies en RDC, a cosigné avec le Premier ministre Sama Lukondé un plan de transition. Ce document a été conjointement préparé avec le gouvernement congolais et contient des jalons à réaliser pour permettre à la mission de se retirer de manière responsable, ordonnée et durable, " confie Ndeye Khady Lo à la Deutsche Welle.

Mais alors quelle alternative pour remplacer la Monusco ?

La RDC est-elle en mesure d’assurer le retour de la paix dans l’Est ? Ou encore d’organiser les élections de 2023 sur tout le territoire sans l’aide de la Monusco ?

Pour le politologue Jean Claude Mputu, la seule alternative n’est autre que la prise en charge par la RDC et ses dirigeants de leur responsabilité tout en y mettant les moyens nécessaires. Selon lui "y a trois choses qui doivent constituer une alternative. La première est au niveau politique, deuxièmement la chose à faire c’est qu’il faut doter l’armée congolaise de moyens suffisants et enfin, il faut absolument mettre fin à l’impunité qui règne dans cette région et au sein des forces armées."

Trois mois plus tard, le M23 toujours présent à Bunagana

Selon plusieurs médias congolais, un haut gradé de l'armée, commandant des opérations militaires contre le groupe rebelle M23 dans l'est du pays, aurait été arrêté et écroué pour soupçons de "haute trahison".

Mais depuis trois mois, les rebelles du M23 occupent Bunagana, une importante localité du territoire de Rutshuru, à la frontière ougandaise. 

DW-Redaktion Afrika-Französisch
Wendy Bashi Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle@WenBash