Les enfants toujours victimes des violences en RDC
11 octobre 2023Le Fonds des nations unies pour l'enfance, l'Unicef, dit avoir répertorié plus de 1.700 cas de violation graves contre les enfants au premier semestre de cette année 2023. Face à cette situation, le parlement des enfants du Nord-Kivu demande l'implication du gouvernement congolais.
Le témoignage d'un enfant soldat
Il y a seulement une année, Bonheur,14 ans, faisait encore partie des combattants du M23.
"Nous étions au champ avec mon frère aîné chez-nous à Rutshuru, lorsque la guerre a éclaté" raconte l'enfant à la DW.
"Arrivés au village, tout le monde avait déjà fui. Les rebelles nous ont pris, et nous ont amené dans des collines en brousse, où quelques jours plus tard, ils nous ont appris à manipuler les armes. Après ils nous ont doté de tenues, et nous sommes devenus militaires" explique-t-il.
Bonheur dit avoir réussi à s'échapper lors d'une défaite du M23 dans le groupement de Tongo.
"Nous étions partis combattre à Tongo, et lorsque nombreux parmi nos militaires étaient tombés sur le champ de bataille, les autres commençaient à se replier. J'en avais profité pour enlever la tenue et jeter mon arme, puis je suis parti à Kitshanga, avant de venir ici à Goma" poursuit-il.
Besoin de protection des enfants
Beaucoup de centres d'encadrement des enfants victimes de violence s'activent pour leur prise en charge globale, comme au Concert d'actions pour les jeunes et les enfants défavorisés (Cajed), dont Gilbert Munda est le coordinateur.
Il explique que dans le centre on retrouve des enfants sortis des groupes armés et des enfants non accompagnés à cause des conflits armés et que "leur prise en charge est holistique, que ce soit la nourriture, les vêtements, les soins médicaux et même l'accompagnement psychosocial, tout cela entre en compte". Gilbert Munda précise également que "l'appui de l'Unicef permet de payer les factures des soins de santé des enfants."
Hausse des violations du droit des enfants de plus de 40 %
Le parlement des enfants du Nord-Kivu estime que le gouvernement congolais devrait s'assurer que la paix revienne dans tout le pays, afin d'épargner les enfants des actes de violence qui sont le plus souvent causés par les conflits armés.
"Si notre contrée est pacifiée, on ne va pas enregistrer ces cas de violence comme on est en train de le voir ces derniers temps" estime Richard Miviri qui s'occupe de l'encadrement du comité urbain des enfants de Goma.
Selon lui "pour ceux qui vivent dans des camps de déplacés, nous proposons qu'on y implante des brigades de protection de l'enfant, qui feront le suivi de toute forme de cas de violation des droits des enfants."
Selon un rapport rendu public par l'Unicef, les cas de violation des droits des enfants ont augmenté de 41% au premier semestre de l'année en cours, par rapport à la même période de l'année dernière.