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Des partisans de Moïse Katumbi craignent son arrestation

Lilas Nyota
9 janvier 2024

En RDC, les partisans de Moïse Katumbi se sont réunis au domicile de l'opposant craignant son arrestation. Les autorités démentent toute tentative d'arrestation.

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Moïse Katumbi lors d’une conférence de presse de la coalition Lamuka (23.03.24)
Moïse Katumbi, arrivé deuxième à l’élection présientielle demande l’annulation du scrutin du 20 décembre Image : Nicolas Maeterlinck/BELGA/dpa/picture alliance

Des hommes en arme aperçus aux abords de la résidence de Moïse Katumbi dans le Haut-Katanga. L’entourage de l’opposant estime que son domicile du village de Kashobwe a été encerclé hier par des hommes lourdement armés pendant quelques heures.

Des dizaines d’habitants du village de Kashobwe ont du coup passé la nuit à la résidence de l’opposant Moïse Katumbi. Ils disent craindre que leur leader ne soit arrêté par des militaires en arme aperçus dans ce village dans l’après-midi de lundi (08.01.2024).

Les proches de Moïse Katumbi, candidat à l’élection présidentielle du 20 décembre 2023, ont alerté sur une présence étrange d’hommes en armes aux abords de sa résidence.

Intimidations

Sur des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux on pouvait voir Moïse Katumbi en train de discuter avec des militaires. Les témoins rapportent que ces derniers lui interdisaient de quitter son domicile sans brandir une quelconque assignation. L’ordre aurait été donné par les autorités compétentes. 

Olivier Kamitatu, porte-parole de Moïse Katumbi, parle d’intimidation.

"Le pouvoir cherche tout simplement à intimider un leader politique" (Olivier Kamitatu)

"Cette situation qui équivaut à une résidence surveillée de fait s’inscrit dans une démarche d’une escalade dictatoriale du pouvoir qui cherche à écraser toute forme d’opposition démocratique, pacifique et non-violente. Le pouvoir cherche tout simplement à intimider un leader politique dont le seul crime est de demander l’annulation des élections les plus frauduleuses jamais organisées dans notre pays."

Joint par la DW, Calixte Mukasa, cadre du parti de Moïse Katumbi, a qualifié cet acte d’atteinte à la liberté des citoyens.

La mise au point des autorités de la province du Haut-Katanga ne s’est pas fait attendre. Le Gouverneur Jacques Kyabula Katwe a dans un tweet, qualifié l’incident de "faux pas" et mentionné qu'"aucune instruction n’a été donnée dans le sens de restreindre la liberté de circuler de qui que ce soit à Kashobwe"

Il a également ordonné la levée immédiate de cette barrière qui avait été érigée pour dissuader les velléités de certains compatriotes à vandaliser les biens de leurs adversaires politiques. 

Annulation des élections

Dans la soirée, des scènes joie et de liesse populaire ont été signalées dans certaines communes de la ville de Lubumbashi, la capitale de la province du Haut-Katanga.

Cet incident survient alors que dimanche (07.01.24), l’opposant Moise Katumbi arrivé deuxième selon la Céni a demandé dans une déclaration l’annulation du scrutin du 20 décembre qu’il qualifie de simulacre d’élections.  L'opposant arrivé deuxième à la présidentielle, selon la Céni, dénonce un "chaos".

Moise Katumbi demande par ailleurs la démission de Denis Kadima, président de la Céni qui aurait "nui plus que quiconque au processus électoral". L'opposant a demandé au peuple de "s'opposer à tout pouvoir qui s'exercerait en violation flagrante de la Constitution"

Selon les chiffres de la Céni, Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019, a remporté l'élection à un seul tour avec 73,34% des voix, un score rejeté par la plupart des candidats de l'opposition, qui crient au "simulacre d'élection" dont ils demandent l'annulation. Mais les principaux opposants, tels Moïse Katumbi, classé 2e avec 18,08% des voix, ou Martin Fayulu (5,3%), ont refusé de saisir la Cour constitutionnelle, qu'ils estiment inféodée au pouvoir, tout comme la Céni.

De nombreux problèmes logistiques avaient conduit la commission électorale (Céni) à prolonger d'une journée le quadruple scrutin qui, selon certains observateurs, s'était même poursuivi jusqu'au 27 décembre dans certains endroits reculés de l'immense pays d'Afrique centrale.