RDC : après les élections, les attentes des Congolais
2 janvier 2024"Je sens la joie parce qu'il est rentré pour un deuxième mandat. Il va faire encore plus que ce qu'il a fait."
"Le deuxième mandat lui est confié mais nous voulons qu'il puisse travailler avec les jeunes."
"Tshisekedi connaît déjà les défauts qui étaient auparavant. A ce deuxième mandat il va voir comment s'organiser avec ses ministres."
Ces premières réactions sont celles de Congolais que la DW a rencontrés dans les rues de Kinshasa, quelques minutes après que la commission électorale nationale indépendante, la CENI, a publié les résultats provisoires à l'issue desquels Félix Tshisekedi a été réélu avec un score écrasant de 73%.
Cette réélection intervient alors que l'économie du pays est au plus mal.
C'est pourquoi, Félix Tshisekedi n'a plus droit à l'erreur et doit commencer par créer des emplois, comme l'explique Dorcas Tampia, qui vient de terminer ses études universitaires.
Selon elle, "lors de son premier mandat, il a trouvé le pays dans le chaos".
"C'est le temps de se ressaisir. Quand il y a beaucoup de travail, les gens sont payés et l'économie aussi va avancer. Tant qu'il y a le chômage, l'économie sera toujours par terre. Cette fois-ci il n'y aura pas de raison. C'est le mandat de couvrir toutes les promesses non réalisées", assure-t-elle.
Achever les projets en cours
Autre préoccupation : le salaire des fonctionnaires de l'Etat. Il faut de l'amélioration, comme le précise Espérance Bilonda, employée dans une des entreprises publiques.
"Il nous paie tardivement. S'il va arranger notre prime et notre salaire nous allons quand-même nous en sortir. Nous lui avons accordé un deuxième mandat. C'est à lui maintenant de revoir là où il y a des failles", témoigne-t-elle.
Lors de son premier mandat, le président Félix Tshisekedi a entrepris certains projets. Ce second mandat est alors une opportunité pour le président réélu de terminer ce qu'il a commencé.
"Je veux que Fatshi puisse d'abord terminer le travail qu’il avait commencé du côté port Banana à Matadi pour que nous les congolais nous puissions plus dépendre de la Tanzanie", souligne Paul Tshilumba, un commerçant rencontré à Lubumbashi.
"Deuxième chose, il faut que Fatshi prenne les voies ferrées de Ilebo pour relier avec celui de l’ONATRA de Kinshasa pour que le train puisse quitter Katanga jusqu’à Kinshasa. En même temps, que Fatshi puisse relier toutes les provinces de la RDC. Et puis qu’il continue avec ses projets de 145 territoires."
Situation sécuritaire toujours très tendue
Dans l'est de la RDC, les populations restent préoccupées, elles, par la situation sécuritaire, surtout dans la province du Nord-Kivu où certaines zones sont toujours sous contrôle des rebelles du M23.
Les déplacés qui ont fui les combats n'ont qu'une seule envie : retourner dans leurs villages, à l'image de Jacqueline Sendugu, une déplacée vivant dans le camp de Bulengo.
"Chez nous, on faisait de l'agriculture. Si la paix revenait, on pourrait rentrer chez nous, la vie pourrait changer. J'ai une grossesse, j'aimerais mettre au monde en étant chez nous, parce que là mon enfant grandira dans de bonnes conditions", affirme-t-il.