"Nous y arriverons!"
28 juillet 2016
La presse allemande a largement commenté la sortie médiatique de la chancelière, Angela Merkel, avant même que cette dernière ne prenne la parole aujourd’hui. Pour Die WELT, le but poursuivi par Angela Merkel, qui est restée jusqu’à présent silencieuse après une série d’attaques en Allemagne, est de convaincre. Mais elle est dans une position inconfortable selon le quotidien qui rappelle la phrase magique de la chancelière il y a près d'un an : « Nous y arriverons! ». Alors que des dizaines de milliers de migrants se pressaient aux portes de l'Allemagne, la chancelière allemande avait tenté de rassurer ses compatriotes avec cette phrase restée dans les annales. Aujourd’hui, Angela Merkel croit encore fermement que son pays va relever les défis qui se présentent.
La Frankfurter Rundschau se fait de son côté l'écho de certaines voix discordantes au sein des conservateurs. «Si le ministre de l'intérieur de la Bavière Joachim Herrmann dit que le renvoi des demandeurs d’asile déboutés vers les pays en conflit comme l'Afghanistan ne doit plus être un tabou, donc pour lui, la violation du droit international, l'abrogation des droits de l'homme ne devraient plus être tabou. L’expert en questions sécuritaires de la CDU, Armin Schuster, demande à Angela Merkel de préconiser la culture de départ plutôt que la culture d'accueil. Autrement dit, il demande à la chancelière de prendre congé des refugiés, a relevé la Frankfurter Rundschau.
A qui profite cette manœuvre ?
Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, c’est clair: les électeurs ont une grande méfiance vis-à-vis d’Hillary Clinton, même au sein de la base du parti démocrate. Et cette méfiance grimpe et peut se transformer en haine. Sa crédibilité est en doute. Et dans une période électorale où le populisme et la colère se croisent, l'expérience politique ne sert pas beaucoup, analyse la FAZ.
La Süddeutsche Zeitung revient sur le souhait du candidat républicain, Donald Trump qui demande à la Russie de retrouver les emails supprimés de sa concurrente Hillary Clinton. Comme quoi, dans la campagne électorale aux Etats-Unis, tous les coups sont permis. Le candidat républicain rajoute ainsi à la controverse entourant la fuite de certains documents confidentiels du Parti démocrate et la possible implication de la Russie. La Russie est-elle en train de s’immiscer dans la campagne aux Etats-Unis?, se demande le quotidien qui ajoute qu’il est possible que quelqu’un à Moscou se cache derrière cette affaire. A qui profite en réalité cette manœuvre?, se demande encore le journal munichois. Pour l’éditorialiste, le président américain Barack Obama joue déjà la carte Moscou contre Trump. Au parti démocrate on cherche à prouver les liens entre Donald Trump et la Russie, les affaires et les intérêts politiques qui pourraient l'associer aux Russes. Le label « ami de Poutine » pourrait faire peur aux Américains et coûter des voix au candidat républicain, conclut la Süddeutsche Zeitung.