Quelles conséquences pour l'attaque de Munich?
25 juillet 2016"Dans les situations extrêmes, on apprend à se connaître" - un proverbe repris par die tageszeitung, pour qui les réactions des autorités comme de la population ont été exemplaires: "Lorsque l’alarme a été donnée, il y a eu un mouvement de panique, puis l’alerte terroriste a été lancée. Et grâce au professionnalisme de la police allemande, mais aussi à la sagesse des Munichois, cette alerte a été accueillie avec modération et bon sens." Angela Merkel a su faire preuve de ce même bon sens, note la taz, puisque la chancelière ne s’est exprimée que samedi, le lendemain de l'attaque, dans l’après-midi, lorsque les faits étaient établis et le motif islamiste écarté. La Frankfurter Allgemeine Zeitung, la FAZ, raconte elle la solidarité dont ont su faire preuve les habitants: "Dans la nuit, alors qu’on croyait le tueur encore en vie, les mosquées ont ouvert leurs portes pour accueillir les gens bloqués, le Parlement régional de même, tout comme la population."
L'intervention de l'armée, inconstitutionnelle
La ministre de la Défense Ursula von der Leyen, a mis en alerte la police militaire, en conséquence de quoi l'armée a failli intervenir sur le sol allemand - dans un cas qui n’est pas prévu par la Constitution, explique la taz, passablement énervée: "L’armée ne peut intervenir que pour la défense de l’ordre démocratique, en cas de menace directe contre l’existence de la République ou en cas de catastrophe naturelle." Mais la Süddeutsche Zeitung, de Munich salue elle le geste: "Il est juste et légitime de se préparer au pire, lorsqu’une attaque de grande envergure est à craindre". La Frankfurter Allgemeine Zeitung va encore plus loin: "La préparation de l’État à une attaque se mesure à la vitesse avec laquelle le danger est écarté. Or à Munich, entre le premier appel aux secours et le suicide du tireur, deux heures et demie au moins se sont écoulées. Le verdict est évident et il ne suffit pas d’appeler au renforcement des effectifs de la police. L’armée doit pouvoir être engagée".
Les tueurs solitaires, imprévisibles?
La majorité des journaux appelle au calme, mais certains sont moins mesurés, comme Die Welt, le quotidien conservateur, qui s’inquiète de "ces [quatre] attaques qui ont touché l’Allemagne en onze jours". Le fait d’individus, agissant seul, aux motifs divers, qui font figure "d'aiguilles dans une botte de foin" - alors la prévention passe pour Die Welt par une attention plus particulière pour tous les profils que l’éditorialiste juge "à risque" : "petits criminels", "immigrants", "réfugiés"... Des propositions radicales, qui pour l'instant restent minoritaires dans la presse.