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MédiasEtats-Unis

Meta supprime le fact-checking sur ses plateformes

Marco Wolter | Avec ARD
8 janvier 2025

Alors que l’on s’approche de l’investiture de Donald Trump, les géants américains de la tech se mettent au diapason du républicain, opposé à toute régulation.

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Des logos des réseaux sociaux Facebook, Instagram et WhatsApp
La Commission européenne s'est dotée l'an dernier d'un vaste arsenal juridique pour réguler son espace numériqueImage : Jens Büttner/dpa/picture alliance

Pour Donald Trump et son allié Elon Musk, le fact-checking rime avec une censure de la parole des électeurs républicains sur les réseaux sociaux. Même si ces paroles peuvent répandre des idées racistes, hostiles aux personnes transgenres ou menaçants pour les opposants politiques.

Voilà donc que hier le patron de Meta, qui réunit Facebook, Instagram et Whatsapp, annonce la suppression de son équipe de fact-checking. Mark Zuckerberg explique que la vérification de l'information équivaut à de la censure.

Il est loin le temps, où Donald Trump, accusé de répandre des fausses informations, se faisait exclure de Twitter, de Facebook, de Snapchat. Lorsque Google et Amazon refusaient d'héberger des conversations menaçantes et violentes de partisans du républicain.

Le vent a tourné, et la big tech suit le mouvement. Le tandem Donald Trump et Elon Musk, l'homme le plus riche du monde, qui va jouer un rôle de conseiller à la Maison Blanche, sont contre toute régulation. Et voilà que Mark Zuckerberg, Sam Altman de OpenAI, ou encore Jeff Bezos d'Amazon ont tous versé un don d'un million de dollars pour la cérémonie d'investiture de Donald Trump le 20 janvier.

Mark Zuckerberg, un micro à la main
L'Union européenne réfute les accusations de "censure" de Mark ZuckerbergImage : David Zalubowski/AP/picture alliance

La censure n'est pas une réalité

L'annonce de Meta sur le fact-checking "montre comment ces acteurs évaluent réellement ce qui va se passer dans l'avenir, qu'il n'y a en fait plus de résistance de la Big Tech à Trump", explique Martin Andree, chercheur spécialisé dans les médias, lors d'une interview chez nos confrères du Deutschlandfunk

Meta laisse désormais aux utilisateurs le soin de signaler des fausses informations. Jusque-là Facebook, Whatsapp et Instagram rémunéraient plus de 80 médias à travers le monde pour utiliser leurs "fact-checks" sur leur plateforme.

Mark Zuckerberg reprend à son compte la théorie de la censure prônée par Donald Trump, laquelle selon Martin Andree est tout simplement inventée, puisque le rôle des fact-checkeurs est de sensibiliser au caractère trompeur d'une publication.

Selon lui, "le terme de censure est un cri de guerre idéologique, explique le chercheur. Un cri qui est censé faire peur aux gens et qui, bien sûr, est aussi censé délégitimer les médias d'information".

Elon Musk et Donald Trump
Allié de Donald Trump, Elon Musk multiplie les provocations sur X en s'invitant dans les débats politiques au Royaume-Uni et en AllemagneImage : Alex Brandon/AP Photo/picture alliance

L'Union européenne temporise sa réponse

En Europe, pour se protéger au mieux de cette dérégulation totale, Martin Andree plaide pour que les réseaux soient pénalement responsables des contenus qu'ils monétisent : "La vérification a posteriori n'est pas optimale, car la plupart du temps, le mal a déjà été fait, même si une fausse information est supprimée ensuite. Les plateformes sont déresponsabilisées, alors que c'est précisément avec ce contenu qu'elles gagnent leur argent".

Trump élu, des citoyens d'origine étrangère inquiets

Pour le moment, Bruxelles est resté bien silencieux à cette annonce de Meta, là où Bruxelles n'hésite à s'en prendre très ouvertement ces derniers temps au réseau d'origine chinoise TikTok. Peut-être est-ce la volonté, estiment nombre d'analystes, de ne pas davantage fâcher un Donald Trump déjà très hostile aux Européens.

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Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais