Mali : le président Bah N'Daw et son Premier ministre démis
25 mai 2021D'après les médias officiels (ORTM), le président de la transition Bah N'Daw et le Premier ministre Moctar Ouane, les deux principales autorités de la transition, ont été démis de leurs fonctions.
La décision a été prise par le vice-président de la transition Assimi Goïta. Celui-ci était le chef du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), l'organe formé par les militaires putschistes et dont la dissolution a été prononcée sous la pression de l'Union africaine et la Cédéao.
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Une nuit à Kati
Le président Bah Ndaw et le Premier ministre Moctar Ouane ont passé la nuit aux mains des militaires qui, ce lundi (24.05.2021), les ont fait conduire de force au camp de Kati, haut lieu de l'appareil de Défense à quelques kilomètres de Bamako.
D'après des sources à Bamako, le vice-président de la transition, le colonel Assimi Goïta a indiqué que les deux responsables du gouvernement avaient été arrêtés pour préserver le Mali et les intérêts du peuple. Il a aussi indiqué que le calendrier électoral serait suivi comme prévu en 2022.
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Une délégation du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) aurait rejoint Kati pour des discussions.
Les deux responsables du gouvernement de transition ont été interpellés après avoir formé un nouveau gouvernement à la suite de la démission du précédent au bout de quelques mois d'exercice seulement. La composition du gouvernement communiquée ce lundi a semble-t-il provoqué la colère des militaires auteurs du coup d'Etat qui avait renversé le président élu Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août 2020.
Condamnation unanime
La mission des Nations unies au Mali (Minusma), la Communauté des Etats ouest-africains, l'Union africaine, la France, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Union européenne ont condamné "fermement la tentative de coup de force".
Dans un communiqué commun, ils exigent "la libération immédiate et inconditionnelle" des dirigeants de transition auxquels ils apportent "leur ferme soutien". Il rejettent par avance tout fait accompli, y compris une éventuelle démission forcée des dirigeants arrêtés.
Le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, a appelé dans un tweet "au calme" et à la "libération inconditionnelle" de Bah N'Daw et Moctar Ouane.