Les réactions aux propos de Bamako sur l'aide militaire
17 décembre 2021"Nous reconnaissons les sacrifices des soldats français ou autres qui sont tombés pour nous aider mais il faut être conscient que les aides extérieures ont vocation à se terminer, pour une raison ou pour une autre", a affirmé Abdoulaye Diop, le chef de la diplomatie malienne. Selon Nicolas Normand, ancien ambassadeur de France au Mali, cette attitude va dans la bonne direction.
"Le soutien ne doit pas être éternel parce que, forcément, c'est aux armées locales, à l'armée malienne de prendre ses responsabilités et d'être efficaces et opérationnelles. Il n'y a qu'elles qui peuvent vraiment défendre sur la durée le Mali. Donc, il a raison de le dire. C'est important de prévoir une coopération militaire dans la durée. Mais ça doit être une coopération différente. Il faut que ce soit une coopération moins visible, que ce soit un accompagnement, un soutien des armée africaines", suggère-t-il.
Besoin d'un soutien international
Même s’il reconnaît lui aussi la nécessité de redéfinir la coopération militaire avec le Mali, le colonel Pascal Ianni, le porte-parole du chef d'état-major des armées françaises, estime toutefois que pour l’heure, un soutien international à la lutte contre le djihadisme reste indispensable. Car l’armée malienne ne serait pas en mesure de protéger seule son territoire.
"Il y a un changement de paradigme dans l'opération Barkhane. On passe d'une logique de combat direct, contre les groupes armés terroristes, à une logique d'accompagnement des forces sahéliennes dans un cadre plus international. Et c'est ça qui est important. Je pense que le Mali à l'heure actuelle n'est pas capable d'assumer toutes les missions liées à la sécurité du territoire et des populations. C'est pour cette raison qu'on a une mission des Nations unies de 13.000 hommes qui est présente. C'est pour cette raison qu'on a une mission européenne de formation (EUTM) des unités maliennes qui est présente. C'est pour cette raison que Barkhane va rester dans la mission d'accompagnement et de soutien", explique le colonel Pascal Ianni.
Dans le cadre de la restructuration des opérations de la force Barkhane au Sahel, annoncées en juillet dernier par le président français Emmanuel Macron, les bases avancées de Kidal, Tessalit et Tombouctou ont été fermées.
Les soldats français se sont recentrés autour de Gao et Ménaka, aux confins du Niger et du Burkina Faso, dans la zone dite des trois frontières.