La visite aux multiples enjeux d’Emmanuel Macron à Bamako
15 décembre 2021La réduction de la force Barkhane, la présence annoncée du groupe paramilitaire russe Wagner, la date des futures élections… autant de sujets qui seront abordés lors de cette visite.
Emmanuel Macron se rendra ensuite à Gao pour partager le repas de Noël avec les troupes françaises encore sur place.
Le leadership français dans la guerre contre les djihadistes
La visite d'Emmanuel Macron à Bamako pourrait s'inscrire dans une volonté de réaffirmation par la France de son statut de pays pilote dans la guerre que les forces internationales mènent au Mali et dans le Sahel contre les groupes armés terroristes. Mais pas seulement.
"En France, vous avez un contexte de pré-campagne. Macron sera probablement candidat à sa propre succession en avril-mai prochain. Il prend la présidence tournante de l'Union européenne et doit donc s'afficher comme le chef de guerre français, mais aussi le chef de guerre de l'Union européenne. Enfin, il va profiter de sa visite auprès de ses troupes à Gao pour rencontrer la force européenne Takuba et discuter, échanger avec elle. Cela a un enjeu symbolique fort pour la France puisque c'est le président français qui se déplace auprès de ses troupes. C'est une tradition", a expliqué Ibrahim Maiga, spécialiste des questions de sécurité et de gouvernance au Mali.
Brouilles diplomatiques entre Paris et Bamako
Emmanuel Macron arrive à Bamako dans une ambiance marquée par des tensions diplomatiques entre les deux pays, liées à l'éventualité de la signature d'un contrat entre le Mali et le groupe paramilitaire russe Wagner. Ceci dans un contexte de retrait partiel des militaires français du pays.
"Tout dépendra de l'accueil que va réserver la présidence malienne au président français Emmanuel Macron. Ceci est extrêmement important pour mettre la France dans une position de faiblesse et d'avoir aussi des lignes intransigeantes vis-à-vis d'elle, notamment sur la question de la redéfinition de l'effectif militaire de la force Barkhane dans le Sahel, sous la coupole des autorités maliennes. De la même manière, il faudrait demander que la force Takuba n'évolue pas en solo mais sous le même commandement que les éléments des forces de défense et de sécurité du Mali", a estimé l'universitaire Aly Tounkara. Pour lui, le colonel Assimi Goïta devrait se montrer ferme avec la France.
La visite d'Emmanuel Macron intervient dans la foulée du retrait des troupes françaises de la ville de Tombouctou. Les bases de Kidal et Tessalit avaient été auparavant évacuées par les forces de l'opération Barkhane qui ont cédé la place à leurs homologues maliens.