Mali : la force Barkhane a totalement quitté Kidal
13 octobre 2021L’annonce du départ des soldats français de ces villes du nord du Mali avait été faite par le président français, Emmanuel Macron, en juillet dernier afin d’adapter le dispositif militaire dans le Sahel.
Mais, à Kidal, la nouvelle ne fait pas grand bruit dans les rues. Pour les habitants, il y a longtemps en fait, que les Français n’étaient plus visibles.
Attiyoub Ag Intalla est président de l’organisation de la société civile de Kidal. S’il avait bel et bien entendu parler d’un départ prochain, il ignorait quand est-ce qu’il aurait lieu.
"Même au niveau de la région, ce n’est pas officiel. Nous n’avons eu aucun contact pour nous dire quel jour et à quelle heure cela aurait eu lieu. A l’inverse de la Minusma avec qui nous avons tout le temps un contact et sommes informés de ce qu’ils font", explique Attiyoub Ag Intalla.
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"Il y a longtemps que Barkhane est partie"
Ce qui était jusqu’ici une rumeur dans les rues de Kidal, s’est donc confirmée. Barkhane est partie.
Selon un membre de la société civile, qui a souhaité garder l'anonymat, les avis divergent face à cette nouvelle, mais une grande partie de la population pense que ce départ ne changera pas grand-chose.
"La population est pour le départ des troupes françaises de l’Azawad et du Nord, notamment celles de Kidal où l’on n’a pas enregistré de choses concrètes réalisées par l’opération Barkhane", estime cet habitant de Kidal.
D’après un autre habitant, cela fait longtemps que les Kidalois n’ont pas constaté la présence française dans l’enceinte de la ville. Auparavant, les patrouilles de soldats étaient régulières mais elles se sont dit-il, arrêtées du jour au lendemain, et les forces françaises ne sont devenues qu’un souvenir pour la population.
Pour lui, "Il y a longtemps que l’on n’a pas vu Barkhane, sinon à travers leurs avions de chasses. Il n’y a pas de patrouille, il n’y a pas d’actions à l’endroit des populations, il n’y a pas non plus de bonnes collaborations avec les populations."
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Des jours incertains
Hors micro, un responsable de la Coordination des mouvements de l’Azawad, l’alliance des anciens groupes rebelles, admet pour autant que leur départ laissera un vide sur le camp qui sera transféré aux forces armées maliennes et que, je cite, "on ne sait de quoi l’avenir sera fait".
Pour autant, près de 1.300 casques bleus de la mission des Nations unies au Mali (Minusma) resteront sur place, ainsi que 400 militaires maliens du bataillon reconstitué, composé d’anciens membres de groupes armés et de soldats des forces conventionnelles maliennes.
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