L'impasse politique en Libye partie pour se prolonger
21 décembre 2021Si des photos montrant des Libyens en train de vérifier si leurs noms figurent sur la liste électorale sont visibles sur internet, l'espoir de mettre un terme à dix ans de transition ou d'impasse politique est en train de s'éteindre, selon Sami Hamdi, directrice générale de l'ONG anglaise International Interest.
"Je ne crois pas que les élections auront lieu. Au cours des mois passés, il y a eu des tentatives visant à faire traîner le processus électoral. Je dirais que toutes les factions libyennes étaient derrière cette tentative, et voilà qu'elles ont réussi à instaurer un climat défavorable aux élections."
Campagne à l'arrêt
Pour l'instant, la campagne électorale est à l'arrêt car presque tous les candidats réclament le report du scrutin.
Parmi de nombreuses questions qui se posent actuellement, il y a celle des désaccords entre les camps rivaux sur la base juridique du scrutin.
Asma Khalifa est chercheuse spécialisée sur le Moyen-Orient à l'institut allemand Giga : "Comme vous le savez, nous n'avons pas de base juridique pour ce scrutin. Nous n'avons pas de base constitutionnelle. En plus, les lois qui ont été passées par Aguila Salah (président de la Chambre des représentants, ndlr) et la Chambre des députés ne pourront pas apaiser les tensions, au cas où il y aurait des contestations entre candidats."
En effet, depuis la chute de Mouammar Khaddafi, la guerre entre les différentes factions ravage la Libye. Ceci affecte également le processus électoral car parmi les candidats, un climat de tension persiste. A peine approuvée par la commission électorale, d'autres candidats ont ainsi protesté contre la candidature de Saïf al-Islam Khaddafi, le fils de l'ancien président, Mouamar Khaddafi.
Tensions entre les candidats
Les tensions entre les candidatsse sont d'ailleurs accrues depuis quelques jours pris à travers des déclarations lancées dans la presse. Sami Hamdi, directrice générale de International Interest.
"Les milices sont préparées à se battre. N'oubliez pas aussi les déclarations de Khalid Al-Mishri, président du Conseil présidentiel. Répondant à la question de savoir quelle serait sa réaction si Khalifa Haftar était élu, il avait dit au journaliste d'Al Jazeera que son camp n'hésiterait à prendre les armes et à lui résister. Il avait ajouté que tout le monde à l'Ouest prendrait les armes, même si cela résulterait en une rupture entre l'Est et l'Ouest."
Pour l'instant, la Commission électorale et le Parlement libyen se rejettent la responsabilité de décider ou non du report du scrutin.