Le choc à Oicha en RDC après un nouveau massacre
25 octobre 2023C'est vers 21 heures, ce lundi (23.10.2023), que l'attaque a été signalée dans le quartier de Masosi.
Mardi, 26 corps de civils ont été retrouvés sur les lieux du drame, ainsi qu'une soixantaine de blessés.
Ce massacre a provoqué la fuite de dizaines de personnes qui habitent dans le quartier Masosi.
Dans certaines maisons, des familles entières ont été décimées.
Kakule Sivyahera a ainsi perdu son fils et ses deux belles-sœurs. Il a choisi de quitter la région.
"Je m'enfuis parce que je pense que la situation se complique. Tous les gens ici ont été tués. C'est pourquoi nous avons décidé de partir. Il y avait mon enfant et mes belles-sœurs. C'est vraiment déplorable", dit Kakule Sivyahera.
L’armée congolaise a présenté cette attaque terroriste comme une mesure de représailles en réponse aux pertes que les ADF auraient subies lors du bombardement de Tingwe, un autre village de la région.
Les militaires assurent être à la poursuite des ADF en fuite et que des affrontements sont en cours.
Des habitants choqués
Anthony Mwalushayi, le porte-parole des opérations Sukola 1, a par ailleurs concédé que l’armée avait obtenu des informations sur une attaque d’Oicha mais qu’elle aurait tardé à réagir.
"Il y avait déjà des informations selon lesquelles l'ennemi que nous avions bombardé dans la forêt se dirigeait vers la ville d'Oicha pour faire un mouvement. Nous avons parlé avec les chefs d'unités, mais malheureusement, au moment où nous parlions, l'ennemi avait déjà des engins dans la cité d'Oicha grâce à leurs collaborateurs qui se trouvaient déjà dans la cité", explique Anthony Mwalushayi, porte-parole des opérations Sukola 1.
Choqués par ce nouveau drame, les acteurs de la société civile demandent donc à l'armée de se montrer plus rapide dans sa réaction.
"L'armée est intervenue un peu plus tard, mais c'était tard. L'ennemi a agi sans être dérangé et les éléments militaires sont arrivés très tard. Nous demandons aux services de sécurité de développer des mécanismes de protection, car on ne peut pas toujours attendre d'être attaqué pour riposter. Il faut suivre l'ennemi où il se trouve pour diminuer sa capacité de nuisance", estime Kasereka Mahamba, vice-président de la société civile Oicha.
La situation est restée tendue à Oicha toute la journée d'hier mardi. La population en colère s'est dirigée vers le quartier Mbimbi, où une opération de distribution de vivres aux personnes déplacées était organisée. En colère, ils ont incendié quatre véhicules du Programme alimentaire mondial.
Les ADF affiliés au groupe Etat islamique, sévissent depuis le milieu des années 1990 dans le nord de la province voisine du Nord-Kivu et ont étendu plus récemment leurs exactions en Ituri.
L'Ouganda et la RDC ont lancé une offensive conjointe fin 2021 pour chasser les ADF de leurs bastions congolais, sans parvenir jusqu'à présent à mettre fin aux attaques du groupe.