L'armée, éternelle arbitre des contestations populaires
11 avril 2019Au Soudan, l'armée est entrée en action en destituant le président Omar el-Béchir et en instituant un comité militaire qui va conduire le pays durant deux ans. C'est à peu près le même scénario en Algérie où le Général Gaid Salah prend les devants, même si officiellement ce n'est pas lui qui assure l'intérim de la présidence après la démission du Chef de l'Etat Abdelaziz Bouteflika.
Lire aussi → Moment historique au Soudan - Revivez la journée de jeudi en direct
Il faut rappeler qu'en Egypte, c'est à la faveur des troubles sociaux que l'actuel président Abdel Fatah Al Sissi, ex-chef de l'armée, est arrivé au pouvoir pour succéder à Hosni Moubarak et Mohammed Morsi. On peut aussi citer le cas du Zimbabwe, où l'armée a joué un rôle déterminant dans l'arrivée au pouvoir du président Emmerson Mnangagwa.
Et dans chaque cas, l'armée dit défendre les exigences du peuple.
Pour Arthur Banga, enseignant-chercheur à l'Université Félix Houphouet Boigny d'Abidjan, ces interférences de l'armée sont le fruit d'un dysfonctionnement institutionnel. Il rappelle aussi que les éléments qui composent l'armée sont aussi "dans le peuple. Ils entendent les revendications, qu'ils partagent parfois." Arthur Banga recommande par ailleurs "qu'il faut maintenir la pression sur l'armée pour que la démocratie voulue soit réellement appliquée."
Interrogé sur l'inaction de l'armée dans certains pays, l'expert pense que "les réalités sont différentes" et que dans des pays comme le Togo ou au Tchad, "l'opposition ou la société civile a du mal à entamer la révolte."
Pour écouter son interview, cliquez sur l'image ci-dessus !