L’Afrique face au vaccin AstraZeneca
16 mars 2021La plupart des pays africains ont basé leur dispositif de vaccination sur le vaccin AstraZeneca via le mécanisme onusien Covax. Une vingtaine de pays ont déjà reçu des doses de ce vaccin.
Mais la République démocratique du Congo, qui n’avait pas encore débuté sa campagne de vaccination, est le premier pays du continent à avoir annoncé ce lundi (15.03) une suspension du vaccin d’AstraZeneca.
Eteni Longondo, le ministre congolais de la Santé, indique à la DW que "Nous attendons la conclusion de recherches qui sont en train d’être menées par les Européens et aussi par notre comité scientifique et nous allons nous décider définitivement. Peut-être dans deux ou trois semaines, on pourra avoir ces conclusions".
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Prudence, fausses nouvelles…
Le Cameroun a aussi choisi la prudence alors que le pays attend son lot de vaccins AstraZeneca.
Manaouda Malachie, le ministre camerounais de la Santé déclare à la DW que "Le conseil scientifique nous suggère de ne pas continuer à utiliser ce vaccin en attendant que les enquêtes préliminaires engagées aboutissent". Il ajoute que "Nous allons recevoir les doses qui sont prévues mais nous les garderons en attendant que l’horizon soit éclairé".
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Reste à savoir maintenant comment les pays africains vont procéder après cette décision de l’Agence européenne du médicament.
La suspension est intervenue alors que certains pays comme la Côte d’Ivoire et le Togo ont démarré leur campagne et leurs Premiers ministres respectifs ont montré l’exemple devant les caméras.
Mais la suspension a renforcé les rumeurs déjà présentes. Sika Gnagniko, coordinatrice de Togocheck, a vu circuler des fausses informations qui créent la panique.
"Même concernant les membres du gouvernement qui se sont fait vacciner : il y a des messages qui ont circulé en disant que c’était une mise en scène, qu’on voulait tromper la population togolaise", a constaté Mme. Gnagniko.
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Avantages supérieurs aux effets secondaires
Contactée, le bureau Afrique de l’OMS soutient la position européenne affirmant que les avantages du vaccin l’emportent sur les effets secondaires et que "le vaccin peut continuer à être administré pendant que l’enquête sur les cas de caillots sanguins se poursuit".
"A l’heure actuelle, rien n’indique que la vaccination ait causé ces problèmes", rassure de son côté l’Agence européenne du médicament ce mardi.
Le professeur Séni Kouanda, épidémiologiste à l’Institut africain de santé publique, redoute que cela ne suffise pas à convaincre en Afrique.
"Il y a beaucoup de gens qui sont sceptiques relativement à la maladie. Pour eux, le vaccin, ça rentre dans le même cadre. Les effets secondaires, pour eux, c’est du pain béni", observe le professeur Kouanda.
L’épidémiologiste ajoute que de nombreux Africains attendent d’être rassurés sur les effets secondaires de la vaccination.
Selon le bureau Afrique de l’OMS, plus de quatorze millions de doses de vaccins ont été livrées en Afrique. 736.000 ont été déjà administrées.