La fiabilité du vaccin d'AstraZeneca continue d'inquiéter
12 mars 2021La première dose d'AstraZeneca devait être administrée ce vendredi au Premier ministre thaïlandais Prayut Chan-o-cha pour marquer le début de la campagne de vaccination dans le pays. Mais ce coup d'envoi n'a finalement pas eu lieu.
La Thaïlande a en effet décidé d’emboiter le pas aux autres pays (Afrique du Sud, Danemark, Norvège, Autriche, Italie et Islande) qui ont suspendu l’administration du vaccin sur leur territoire.
En Thaïlande, les autorités sanitaires assurent que la suspension n’a rien à voir avec la qualité du vaccin mais qu'elles préfèrent attendre les conclusions des enquêtes. Elles précisent aussi que le vaccin réceptionné par la Thaïlande provient d’un lot différent de celui utilisé en Europe. Au sein de l'Union européenne, les pays sont concernés en effet par un lot spécifique du vaccin AstraZeneca qui a été également livré en Roumanie, au Luxembourg et dans les Pays baltes.
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La question des caillots de sang
Selon l'autorité sanitaire danoise, des "cas graves" de caillots sanguins ont été signalés chez des personnes vaccinées. En Autriche, une personne vaccinée a développé une thrombose et est décédée dix jours après l'injection.
Deux autres personnes qui avaient reçu la préparation du même lot ont également souffert de thrombose et un patient a été diagnostiqué avec une embolie pulmonaire.
Selon Mathias Pletz, le directeur de l'Institut de médecine des infections et d'hygiène hospitalière de l'Université de Iéna, les caillots sanguins sont très fréquents chez les patients gravement malades de la Covid-19.
Il redoute donc que la suspension de la vaccination entraine plus de contaminations et probablement davantage de thromboses.
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Plus d'avantages que de risques
Pour l'Institut Paul Ehrlich, responsable des vaccins en Allemagne, "le bénéfice de la vaccination l'emporte sur les risques connus". En Allemagne, un total de onze cas différents de troubles de la coagulation sur environ 1,2 million de vaccinations avaient été signalés jeudi (11.03). Quatre personnes sont mortes.
Cependant, les événements qui se sont produits font l'objet d'une enquête plus approfondie avec les autorités pharmaceutiques européennes, en étroite coopération avec l'EMA, l'Agence européenne des médicaments.
Cette dernière a déjà annoncé qu'il n'y avait actuellement aucune indication "que la vaccination ait causé des conditions qui ne sont pas répertoriées comme effets secondaires du vaccin."
Même son de cloche du côté de l'Organisation mondiale de la santé, dont l’une des porte-paroles, Margaret Harris, précise qu’il n'y a pas de raison de ne pas utiliser le vaccin d'AstraZeneca.