La lutte continue pour les LGBTQ+ en Afrique
17 mai 2023Le 17 mai, c’est la journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, comprenez tout ce qui n’est pas hétérosexuel.
Babacar est un activiste sénégalais. Pour lui, l’état des lieux des droits pour les personnes LGBTQ+ sur le continent est tout simplement déplorable. Pour illustrer son propos, il rappelle le cas de l’Ouganda où le parlement a récemment validé une loi anti-LGBTQ+. Dans ce pays d’Afrique australe, les homosexuels risquent tout simplement la peine de mort.
Babacar déplore aussi le fait que dans de nombreux pays sur le continent, la situation s’est durcie à l’encontre des membres de la communauté LGBTQ+. "Il y a beaucoup d’organismes de droits humains en Afrique qui ne veulent pas en parler parce que la situation est arrivée à un tel point que c’est très difficile. Je pense qu’on n’est pas encore à jour bien qu’on parle de stabilité. Cette situation aujourd’hui en Afrique, pour le compte de la communauté LGBTQ+, est devenue invivable pour eux", confie l’activiste à la Deutsche Welle.
Elections et communauté LGBTQ+
En République démocratique du Congo, Jérémie Safari, directeur exécutif de l'association Rainbow Sunrise Mapambazuko, rappelle que dans son pays, il n’y a aucune loi qui criminalise l’homosexualité. Cependant, la communauté LGBTQ+ vit dans des conditions difficiles.
Rien qu’au mois d’avril, deux lesbiennes se sont données la mort après avoir subi des viols collectifs. Cette année étant une année électorale en RDC, Jérémie fait savoir que dans certains centres d’enrôlement dans sa province, 15 transgenres ont été agressés.
"Nous avons enregistré plusieurs cas d’agression et de persécution des membres de la communauté LGBTQ+. Surtout les personnes transgenres. Ces personnes ont été tabassées dans les centres d’enrôlement des électeurs. Dans certains centres, on leur a même refusé de s’enrôler, en disant qu’ils vivent contrairement à leur genre. Ils n’ont pas eu l’accès aux cartes d’électeurs alors que c’est sur la base de ces cartes qu’on va donner les cartes d’identité."
Evolution en demi teinte
Cela fait plus de vingt ans que maître Alice Nkom défend la cause des minorités sexuelles au Cameroun. Bien qu’elle observe une légère amélioration, la situation est loin d’être apaisante quand on est une personne LGBTQ+ dans son pays.
"La situation des personnes LGBTQ+ au Cameroun n’est pas du tout reluisante mais je dois reconnaître que les choses ont beaucoup changé depuis 2003, depuis que je m'en occupe officiellement. Mais tant qu’il y aura des Etats qui vont punir et pénaliser, les gens diront que la loi c’est la loi. Les droits des homosexuels sont les droits de l’Homme. A ce titre, ils sont sujet à protection et non à répression. "
Il existe cependant des pays où il fait bon vivre quand on est LGBTQ+ comme nous l’a rappelé Jérémie Safari, de l'association Rainbow Sunrise Mapambazuko, qui a cité sans hésiter le Botswana, où il se trouve actuellement pour une rencontre avec d’autres collègues, ainsi que l’Afrique du Sud.