La corruption, toujours, au Cameroun
11 juillet 2019Au Cameroun, le haut niveau de la corruption reste une spécificité. Malgré les pressions internationales et de nombreux plans de lutte contre la corruption, la pratique reste une constante de la vie quotidienne.
Des structures inefficaces
La pratique de corruption au Cameroun a la peau dure et ce, malgré la mise en place des structures de lutte contre la corruption telles que la Commission nationale anti-corruption (CONAC), ou encore l'Agence nationale d'investigation (ANIF) et le Tribunal criminel spécial (TCS).
Dans tous les secteurs de l'administration, les Camerounais vivent la corruption au quotidien.
Mélanie vient d'Allemagne. Et depuis une semaine, elle a des difficultés à dédouaner sa marchandise:
"Tu valides un dossier, après on te dit qu'il y a pas de connexion internet. Tu ne peux même pas prendre le reçu et il faut attendre du matin au soir et rien n'est fait. Un grand endroit comme ça... à la fin on va gérer ces ordinateurs comment ?"
Les douanes ne sont pas épargnées
Le secteur de la douane fait partie des structures les plus corrompues, devant le ministère de la Justice, le corps de la gendarmerie nationale et le ministère de la Défense.
Le Cameroun a été classé 152e sur 180 pays et conserve le score de 25 sur 100, selon le rapport sur l'Indice de perception de corruption 2018, publié en janvier 2019 par l'ONG Transparency International.
"Les structures en charge de lutter contre la corruption ne s'attaquent pas à certaines racines du mal au sein de l'administration publique", explique Cédric Kenfack, leader de l'association The Movement Africa :
"Ça ne suffit pas! Et Dieu seul sait que ces campagnes sont nombreuses. Il y a toutes sortes d'organisations qu'on a créées pour combattre ce fléau. On n'a pas l'impression que quelque chose ait changé, on dirait même que ça va de mal en pis. Ici il n'est pas question de fuite en avant avec de grands slogans la plupart de temps creux, il s'agit de poser des actes, d’adopter des attitudes pour contribuer à l'éradication de ce fléau."
Le Cameroun a tout intérêt à combattre le mal à la racine. Car son niveau de corruption ne saurait permettre l'éclosion d'un terreau propice à la prospérité économique, au moment où le Cameroun espère son émergence en 2035.