Kenyatta et Ruto, l’ONU rejette la résolution
15 novembre 2013Cette résolution était notamment défendue par le Rwanda. Il est actuellement membre non permanent du Conseil de sécurité, mais il n'est pas signataire du traité de Rome fondateur de la CPI. Mais en réalité cette résolution est le fruit d'une crise qui dure depuis plusieurs mois. Certains États africains accusent la Cour pénale internationale de s'acharner contre les africains.
L'objectif visé
Le projet de résolution n'a recueilli que sept votes favorables contre huit abstentions sur les 15 pays membres du Conseil, il demandait de reporter d'un an les procès du président Uhuru Kenyatta et du vice-président William Ruto.
Selon le professeur Ezebio Wanyama, juriste et analyste politique kényan la démarche est légale.
«La résolution est en accord avec les lois internationales et les obligations des membres du conseil. Mais en termes de justice ce n'est pas convenable envers les victimes des violences »
Le prétexte de la lutte anti-terroriste
L'idée des pays africains, en introduisant leur résolution, était de permettre aux deux dirigeants kényans au pouvoir de rester libres pour gérer la lutte contre les islamistes shebabs. Récemment, ces derniers avaient pris pour cible le centre commercial Westgate de Nairobi. Pour le professeur Ezebio Wanyama, toutefois, la lutte contre le terrorisme n’était qu’un prétexte:
« C'est une excuse pour eux. Mais je me demande ce qu'ils feront après cela, quelle stratégie ils vont adopter, est-ce qu'ils vont boycotter, il y a plusieurs options. Mais je pense que leur demande [n’était] pas correcte du point de vue juridique, et ce n'est pas correct en ce qui concerne la protection de la justice internationale et ses statuts. »
Plusieurs diplomates avaient annoncé que le texte n'avait que peu de chance de passer, les Africains n'ayant pas les voix nécessaires au sein du Conseil de sécurité. Quoi qu'il en soit cette démarche entreprise par certains Etats africains illustre une fois encore la tension qui s'accentue de plus en plus entre ces pays et la CPI.