Situation humanitaire catastrophique à Gaza
30 octobre 2023L’affrontement entre Israël et le Hamas est entré dans son 24e jour ce lundi (30.10.2023).
Un conflit déclenché par l'attaque terroriste du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre, sur le sol israélien.
Une attaque qui a fait plus de 1.400 morts selon l’Etat hébreu.
En représailles, l'armée israélienne bombarde sans relâche la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas, et assiège ce territoire où s'entassent quelque 2,4 millions de Palestiniens.
La situation dans la bande de Gaza s’aggrave d’heure en heure.
Déjà alarmante depuis quelques jours, elle est aujourd’hui catastrophique en raison des bombardements de l’armée israélienne et des difficultés pour y accéder que rencontrent les camions d’aides humanitaires.
"Les gens sont désespérés. Ils ont faim. Ils n’ont pas reçu de nourriture depuis quelques jours. La bande de Gaza est aux prises avec un manque d’approvisionnement de base, une pénurie de nourriture et d’eau", explique Abeer Etefa, porte-parole principal du Programme alimentaire mondial.
Une goutte d'eau pour les Gazaouis
Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU, trente-trois camions d’aide humanitaire sont entrés à Gaza dimanche via le point de passage de Rafah à la frontière avec l’Egypte.
Au total, 117 camions d'aide humanitaire ont pu entrer à Gaza depuis le 21 octobre avec essentiellement du matériel médical. Une goutte d’eau pour les Gazaouis.
"Nous avons entendu dire qu'une grande quantité d'aide était entrée à Gaza et que cette aide allait augmenter. Depuis notre arrivée ici, il y a vingt jours, nous n'avons reçu que deux séries d'aide, deux coupons alimentaires dont chacun ne suffit que pour un petit enfant. Tous ces enfants ont faim, ils n'en peuvent plus. Il n'y a pas de matelas, pas de couvertures pour couvrir les enfants", estime Yasser Hamuda, déplacé palestinien dans un camp de Khan Younès.
"Le monde est témoin d'une catastrophe"
Le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, parle également d'une situation "de plus en plus désespérée" dans la bande de Gaza où plus de 1,4 million de personnes sont déplacées à l’intérieur de ce territoire.
"Le monde est témoin d'une catastrophe humanitaire qui se déroule sous nos yeux. Plus de deux millions de personnes, qui n'ont nulle part où aller en toute sécurité, sont privées des éléments essentiels à la vie - nourriture, eau, abris et soins médicaux - tout en étant soumises à des bombardements incessants. Et je réitère mon appel à un cessez-le-feu humanitaire immédiat, à la libération inconditionnelle de tous les otages et à l'acheminement d'une aide humanitaire soutenue à une échelle qui réponde aux besoins de la population de Gaza", dit Antonio Guterres.
La CPI menace
Premier soutien politique et militaire d'Israël, les Etats-Unis se disent ouverts à des "pauses humanitaires" pour soulager les civils.
L’Unicef, pour sa part, appelle à une cessation immédiate des hostilités en vue de garantir la protection des enfants et faciliter l’accès rapide et sûr de l’aide humanitaire.
"Empêcher l'accès de l'aide humanitaire vers Gaza pourrait constituer un "crime", a prévenu dimanche le patron de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan.
Karim Khan dit "enquêter sur les crimes qui pourraient avoir été commis en Israël, le 7 octobre" mais aussi "les événements en cours à Gaza et en Cisjordanie" dans le cadre de l'enquête officielle de la CPI ouverte en 2021 dans les Territoires palestiniens.