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Heiko Maas inquiet du "calme trompeur" en Libye

18 août 2020

Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas souhaite une zone de démilitarisation en Libye et un partage équitable des revenus du pétrole.

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Heiko Maas effectue une visite surprise en Libye (17.08.2020)
Il y a sept mois, l'Allemagne accueillait une conférence internationale à Berlin sur le conflit libyenImage : picture-alliance/dpa/M. Fischer

Sept mois après avoir accueilli une conférence internationale sur la Libye, l'Allemagne poursuit son engagement dans la recherche d'une solution pacifique à la crise dans ce pays. Heiko Maas, le ministre allemand des Affaires étrangères, s'est rendu ce mardi (18.08.2020) à Tripoli où il a eu des échanges avec les principaux dirigeants du Gouvernement d'union nationale (GNA).

Berlin appuie l'idée d'un partage équitable des ressources du pays. La production pétrolière est devenue un des enjeux majeurs du conflit fratricide.

Sur le terminal pétrolier de Ras Lanouf, un réservoir de pétrole en feu lors de combats entre factions rivales libyennes
La Libye dispose des réserves de pétrole les plus abondantes d'AfriqueImage : Reuters/The National Oil Corporation

Le pétrole alimente le brasier libyen

Outre les discussions avec Fayez al-Sarraj, le chef du GNA, et Fathi Bachagha, le ministre de l'Intérieur, Heiko Maas a tenu à rencontrer le directeur de la Compagnie nationale libyenne de pétrole.

Le chef de la diplomatie allemande donne ainsi le signal qu'un partage équitable des ressources pétrolières est aussi décisif pour l'avenir du pays.

Actuellement, les armes se sont tues mais d'après Heiko Maas, ce calme est "trompeur".

Lire aussi → Les forces étrangères dans le conflit libyen

Les deux camps en conflit : le Gouvernement d'union nationale reconnu par l'Onu et basé à Tripoli, et le maréchal Khalifa Haftar autoproclamé chef de l'Armée nationale libyenne, continuent de recevoir du soutien de l'extérieur.

Après 14 mois de combats meurtriers, les pro-Haftar se sont retirés vers Syrte, ville côtière à 450 km à l'est de Tripoli. Le maréchal Haftar est soutenu par l'Egypte, la Russie, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis.

Abou Dhabi est d'ailleurs la seconde étape du voyage du ministre allemand des Affaires étrangères.

Heiko Maas avec son homologue émirati Abdullah ben Zayed Al-Nahyane (18.08.2020)
Les Emirats Arabes Unis ont récemment entrepris une politique de rapprochement avec IsraëlImage : picture-alliance/dpa/Auswärtiges Amt

Oeuvrer à la paix régionale

Pour Heiko Maas, en œuvrant à une pacification des relations avec Israël, les Emirats arabes unis montrent qu'ils peuvent d'une manière générale apporter une grande contribution à la paix dans toute la région. L'objectif visé par l'Allemagne est de convaincre Abu Dhabi de l'importance de la création en Libye d'une zone démilitarisée autour de la ville de Syrte.

En effet, les deux camps en conflit ont amassé leurs troupes autour de cette ville actuellement contrôlée par les forces pro-Haftar.

Berlin se montre par ailleurs préoccupé par la situation des migrants dont les conditions de détention sont jugées catastrophiques par les organisations humanitaires. Le ministre Heiko Maas propose que les centres de détention, une dizaine au total, soient fermés et que les migrants soient installés dans des centres en milieu urbain où ils seraient plus en sécurité.

Pour cette année 2020, l'Allemagne a déjà mobilisé une aide financière de 12 millions d'euros qui devrait permettre aux autorités de Tripoli de lutter contre les migrations irrégulières et améliorer le sort des réfugiés.

 

Photo de Fréjus Quenum à côté d'une carte du monde
Fréjus Quenum Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@frejusquenum