Heurts en Guinée autour de la restitution des biens publics
1 mars 2022C'est tôt ce lundi et dans la précipitation que les deux leaders politiques ont quitté leur domicile alors que le tribunal de première instance s'était déclaré auparavant incompétent sur le dossier. Le délai du patrimoine bâti était arrivé à terme, lundi 28 février à 10 h et la décision du tribunal est tombée à 8h.
"Même l'ancien régime n'a pas fait ça!"
Les partisans des deux hommes politiques étaient fortement mobilisés, surtout autour du domicile de Cellou Dalein Diallo. Des échauffourées ont éclaté entre les forces de l'ordre et les jeunes au quartier Bambeto.
"Le délogement illégal comme ça, ce n'est pas normal", s'exclame Mamadou Saadou Diallo qui ne digère pas la décision de justice. "Un État ne doit pas se comporter de cette façon. C'est comme si on délogeait un locataire, un simple locataire, à plus forte raison un citoyen responsable comme Sidya et Dalein. Même l'ancien régime n'a pas fait ça !"
Lundi (28.02.2022), le commerce et la circulation sont restés paralysés sur l'axe menant aux domiciles des deux leaders. Une situation que déplore Mamadou Aliou Barry, citoyen du quartier Bambeto dans la commune de Ratoma : "Au rond-point Bambeto, ici, précisément au magasin, c'est de ce côté-là qu'on voit les gendarmes et certains jeunes jettent les pierres. La circulation est bloquée."
Des blessés du côté de la police
Aucune perte en vies humaines n'a été enregistrée mais la police nationale déplore trois blessés. L'un d'eux est dans un état critique selon Therno Mamadou Samba Diallo, directeur central de la compagnie mobile d'intervention de la sécurité :
"On a reçu un blessé du côté de la compagnie 20. Un autre, du commissariat central de Nongo, a pris une balle au niveau de Bantou Ka, là-bas, pendant qu'il rétablissait l'ordre. Pour l'instant, leurs vies ne sont pas en danger »
Dans la soirée, Cellou Dalein Diallo a publié un message sur sa page Facebook : "Cette décision est un déni de justice au regard du droit positif en vigueur. Néanmoins, j'ai libéré provisoirement ma résidence en attendant l'issue de la procédure judiciaire au fond que mes avocats viennent d'engager."
Au même moment, le Comité national de rassemblement pour le développement (CNRD) a lui publié un communiqué dans lequel il se réjouit d'avoir récupérer 53 résidences dont celles des deux opposants litigieux.