Goma : manifestations contre les troupes étrangères
18 janvier 2023La force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est est la principale cible de cette nouvelle série des manifestations.
Les mouvements citoyens annoncent d'ailleurs vouloir s'en prendre aux engins du contingent kényans qui pourraient circuler dans la ville de Goma, comme l’explique le groupe de pression Véranda Mutsanga dont Patrick Ricky Paluku est le coordinateur provincial.
"Dès ce jour, il faut empêcher toute circulation des militaires kényans qui jouent le jeu des rebelles du M23 en coopérant avec eux depuis Kibumba, où ils ont érigé une zone tampon interdite d'accès aux FARDC. C'est très grave d'interdire à la force loyaliste d'accéder à une partie de son territoire jadis occupée par l'ennemi."
Arrêt des activités
Les activités économiques sont restées paralysées ce matin à Goma, plusieurs personnes ont été interpelées par la police et une douzaine de personnes, dont trois journalistes, ont été blessés.
Une situation que condamne l'organisation Journalistes en danger, tandis que Jacques Sinzaera, activiste du mouvement citoyen Amka Kongo, accuse le commissaire provincial de la police d’être responsable de ces dérapages.
"Nos revendications étaient claires comme vous le voyez sur nos calicots, nous n'avons que deux forces de défense (la police nationale et les FARDC) qui doivent nous sécuriser, nous avons dit non à la création de la zone tampon. Mais nous n'avons pas compris et nous déplorons le comportement non patriotique de la police qui a cette habitude de toujours disperser les manifestants pacifiques."
Réaction des autorités
La veille, le maire de la ville de Goma a interdit la tenue de cette manifestation. Une « honte » pour les autorités militaires de la province sous état de siège, selon le président urbain de la société civile de Goma, Marion Ngavo.
"Quand ils ont été nommés par l'état de siège, ils avaient deux missions : la restauration de l'autorité de l'Etat et l'éradication de tous les groupes armés. Malheureusement, on ne les a pas vus dans ces histoires et c'est pendant l'état de siège que le M23 est venu assiéger des entités dans la province du Nord-Kivu. Nous voulons que l'état de siège soit visible sur le terrain"
Dans son décret d'interdiction de la manifestation, le maire de Goma a précisé qu'en cette période, les activités qui pourraient « ouvrir une brèche à l'infiltration de l'ennemi », ne sont pas autorisés.