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En Ituri les attaques continuent

John Kanyunyu
23 novembre 2021

L'insécurité perdure en Ituri en dépit de la mobilisation des anciens chefs rebelles pour convaincre les miliciens de la Codéco de déposer les armes.

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Miliciens de l'URDPC/CODECO (Union des Révolutionnaires pour la Défense du Peuple Congolais/Coopérative pour le Développement du Congo).
Miliciens de l'URDPC/CODECO (Union des Révolutionnaires pour la Défense du Peuple Congolais/Coopérative pour le Développement du Congo).Image : Alexis Huguet/AFP/Getty Images

En République démocratique du Congo, la mobilisation il y a quelques mois des anciens chefs rebelles en Ituri n’a pas servi à grand-chose. Alors que ceux-ci avaient été envoyés par l’Etat congolais pour convaincre les miliciens de la Codéco de déposer les armes, la situation sécuritaire a empiré dans cette région. Les miliciens du groupe Codéco ont en effet intensifié leurs attaques contre les populations civiles mais aussi contre l'armée congolaise. L’Etat de siège dans la région est présenté comme une cause de cette crispation.

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Des attaques et des déplacés 

Les attaques répétitives de la Codéco sur plusieurs villages en Ituri ont provoqué le déplacement de milliers d'habitants. 

Camp de déplacés dans l'est de la RDC.
Camp de déplacés dans l'est de la RDC.Image : Imago Images/Xinhua/A. Uyakani

La dernière en date est celle conduite contre le village de Drodro en territoire de Djugu, qui a provoqué la fuite de près de 100.000 habitants de la région vers le camp de déplacés de Rho, où ils sont protégés par les Casques bleu de l'Onu. 

Mais la vie est difficile dans ce camp et ses occupants redoutent une épidémie de choléra, en raison du manque d'eau potable et de latrines.

"Tous les déplacés ici n'ont pas d'endroit où dormir, pas de nourriture, pas d'eau et bientôt nous serons confrontés à l'épidémie de choléra" explique un déplacé. Un autre lance un appel : "Nous appelons les organisations humanitaires à venir nous aider ici. Le faire sera vraiment salutaire pour nous."

Lire aussi : RDC : quel bilan de l’état de siège après deux mois ?

L'impact de l'Etat de siège

Le gouvernement congolais est critiqué pour n’avoir pas su exploiter le travail réalisé par les anciens chefs miliciens dépêchés à Bunia par le président de la République.

Ecoutez les précisions de John Kanyunyu

Luc Malembe, un jeune acteur politique de la région, pense que ce qui se passe aujourd'hui est la conséquence de l'instauration, précipitée selon lui, de l'Etat de siège en Ituri et au Nord-Kivu. "Tous les groupes armés actifs en Ituri sont aujourd'hui plus actifs qu'ils ne l'étaient auparavant, ils sont plus virulents parce qu'ils veulent se faire valoir, ils veulent défier maintenant l'Etat de siège et cela se fait au dépend de la population" explique t-il.

Lire aussi : Une cinquantaine de morts dans une nouvelle attaque en Ituri

Pour mettre fin à ce nouveau cycle des violences, le vice-président de la communauté Lendu dont sont issus les miliciens de la Codéco, Jean-Marie Ndjaza, demande à Kinshasa, même si cela a déjà été fait, de renvoyer en Ituri une délégation pour persuader les miliciens de déposer les armes.

Selon lui "si ce cri d'alarme peut être suivi par le gouvernement Congolais, qu'on puisse nous renvoyer une équipe avec les moyens qui leurs permettront d'amener le groupe à pouvoir accepter de déposer les armes."

Et pendant ce temps, les populations des villages de la communauté hema vivent la peur au ventre ne sachant pas d'où viendra la prochaine attaque. 
 

Scène de rue à Beni
John Kanyunyu Correspondant à Beni en RDC pour le programme francophone de la Deutsche Welle@Kanyunyu