Ebola déclarée urgence sanitaire mondiale
18 juillet 2019Réunis en urgence mercredi 17 juillet, les experts du Comité d'urgence de l'OMS ont élevé l'épidémie de fièvre hémorragique Ebola au rang d'"urgence" sanitaire mondiale. Une décision rare prise après la mort d'un premier cas à Goma, ville de près de deux millions d'habitants de l'est de la République démocratique du Congo. Le pasteur touché par la maladie est décédé en début de semaine. Goma se situant à la frontière avec le Rwanda, la ville disposant de nombreuses liaisons aériennes, les experts craignent désormais une contamination plus large. La durée de l'épidémie, commencée depuis près d'un an, en août 2019, a aussi joué dans la décision des experts. Ils avaient jusque-là -et encore lors d'une réunion en juin- refusé de déclaré l'épidémie comme urgence sanitaire mondiale.
Du côté du ministère congolais de la Santé, le ministre Oly Ilunga insiste sur le fait que pour eux, Ebola est une urgence de santé publique depuis un an et que cela ne va rien changer la stratégie de risposte sur le terrain.
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Les frontières restent ouvertes
Si l'urgence sanitaire mondiale est déclarée, l'OMS insiste : elle ne souhaite pas fermer les frontières. Le commerce et les déplacements, notamment avec les pays voisins, sont très nombreux dans la région. Interdire aux personne de circuler pourrait s'avérer contre-productif, au cas où certains choisiraient d'éviter les passages "officiels".
Appel à la communauté internationale
Réagissant à cette décision, le ministre congolais de la Santé, le Docteur Oly Ilunga Kalengar, s'est montré prudent, voire sceptique. "J'éspère que cette décision n'est pas le résultat des nombreuses pressions de différents groupes (...) qui voulaient utiliser cette déclaration comme une opportunité pour lever des fonds pour les acteurs humanitaires", a-t-il écrit dans un communiqué.
De son côté, le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a demandé à la communauté internationale de "redoubler d'efforts". L'OMS déplore notamment des retards dans le financement de l'aide. Sur place, l'organisation admet une pénurie de vaccins. L'épidémie a déjà tué 1.668 personnes depuis le 1er août 2018.