Des opposants guinéens écroués à Conakry
18 novembre 2020Les opposants arrêtés et écroués à la Maison centrale de Conakry sont presque tous du directoire de campagne de Cellou Dalein Diallo, principal opposant au régime du président Alpha Condé. Il s’agit entre autres de Chérif Bah, vice-président de l’UFDG, de Ousmane Gaoual Diallo, directeur de communication du même parti et d’Etienne Soropogui, issu d’un parti allié ayant soutenu la candidature du chef de file de l’opposition guinéenne au scrutin présidentiel du 18 octobre.
Réaction de la société civile
Ils sont tous accusés par la justice guinéenne de troubles à l’ordre public. Une procédure judiciaire qualifiée de chasse aux sorcières par le Regard Citoyen, une plateforme de la société civile qui estime que ces arrestations cristallisent davantage la situation socio politique en Guinée.
"Ces arrestations d’opposants par-ci et par-là qui généralement ne respectent pas les procédures judiciaires en la matière, nous les dénonçons. Nous pensons aujourd’hui que la préoccupation de tout le monde, c’est de créer des conditions appropriées pour la stabilité et l’apaisement du climat socio politique", déclare Aboubacar Doura Koita, membre de l’ONG Regard Citoyen.
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Le pouvoir campe sur sa position
Aly Badra Condé, un cadre du parti au pouvoir estime cependant que la justice doit aller jusqu’au bout afin d’éviter la violence en Guinée.
"Le président a dit qu’il n’aura pas de chasse aux sorcières. Mais il fera tout pour que la loi soit appliquée dans toute sa rigueur. Or, les opposants arrêtés récemment sont en conflit avec la loi. Je suis donc vraiment pour ce principe."
Selon Aboubacar Doura Koita, de la plateforme de la société civile, des démarches entreprises par les organisations indépendantes sont en cours en vue de rapprocher les deux différents acteurs politiques.
"Nous avons déjà des groupes de médiation qui sont constitués de religieux et de personnes neutres qui sont connus de tous. Mais les actions que nous avons entamées pour la médiation sont parfois informelles. Ces discutions aboutiront, nous en sommes rassurés, à trouver des solutions pérennes à la crise."
Que va faire l'UFDG ?
De leur côté, les responsables de l’Union des forces démocratiques de Guinée contactés par la Deutsche Welle indique qu’ils préparent à donner une réponse à ceux qu’ils qualifient de « kidnapping » des cadres de l’UFDG.
Dans la foulée, le procureur général a présenté près de 400 personnes impliquées dans les violences poste électorale qui ont éclaté à Conakry et dans plusieurs régions du pays.
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