Les partisans de Cellou empêchés de manifester à Conakry
3 novembre 2020Depuis la proclamation des résultats provisoires du scrutin présidentiel du 18 octobre 2020, les habitants de Conakry vivent au rythme des manifestations.
Cellou Dalein Diallo, le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée, qui s’est auto-proclamé vainqueur au lendemain du vote, exige la reconnaissance de sa victoire dès le premier tour.
Son appel à manifester s’est heurté ce mardi à la présence des forces de sécurité sur les artères principales de la capitale. Ce qui a fortement perturbé la circulation à Conakry.
"Il n’y a pas de circulation car les gens ont peur. Il n’y avait pas de véhicule pour se déplacer, surtout pas de transports en communs. Les chauffeurs ont peur de circuler", a témoigné un usagé de la route.
Et pour cet habitant de la capitale, "d’habitude quand il y a des manifestations on entend des coups de feu mais cette fois-ci on n’a rien entendu. La circulation est perturbée mais c’est la psychose qui fait que les gens ne circulent pas."
Conakry pleure encore ses morts
S’il y a eu une certaine circulation sur l’autoroute Fidel Castro, l’axe Hamdalaye Bambeto Cosa Kagnelen est en revanche resté vide. Un important dispositif sécuritaire était visible sur ce tronçon ou une vingtaine de personnes ont trouvé la mort la semaine dernière.
"Les manifestations se sont toujours terminées par des morts et parfois les gens saccagent des boutiques. Vraiment je condamne ça. Les gens ont gardé les séquelles des dernières manifestations. C’est pourquoi quand il y a des manifestations, les gens ne sortent plus", a déploré Abdoulaye Diabi aussi habitant de Conakry.
En plus de ces appels à manifester, le parti de Cellou Dalein Diallo a déposé plusieurs recours devant la Cour constitutionnelle. Il demande l’annulation du vote dans cinq préfectures de la Haute-Guinée, fief du président Alpha Condé.
La Cour constitutionnelle devrait se prononcer sur les résultats définitifs d’ici le week-end prochain.