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RDC : l'opposition appelle à annuler le vote du 20 décembre

Jean-Noël Ba-Mweze
8 janvier 2024

La Céni a invalidé des suffrages obtenus, selon elle, par fraude et corruption alors que l'opposition qualifie ces scrutins de simulacre d'élections.

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RDC Kinshasa 2023 | Siège de la CENI
L'opposition demande l'annulation du scrutin du 20 décembre dernierImage : Saleh Mwanamilongo/DW

La déclaration est de huit candidats à l'élection présidentielle de décembre dernier. 

Parmi eux, figurent Moïse Katumbi, Martin Fayulu et Denis Mukwege. Ils estiment que les fraudes sont plus graves que ce qu'a présenté la Céni. Selon eux, tout a été fait en complicité avec le pouvoir du président Félix Tshisekedi. 

 

Pour Martin Fayulu, l'un des candidats à la présidentielle de décembre, "on constate que les bénéficiaires des machines à voter sont tous de la même famille politique de Monsieur Tshisekedi et ont le statut étatique. Par quelle magie, dans une élection combinée avec un seul bulletin de vote, la Céni peut nous expliquer que seules les législatives ont été corrompues et pas la présidentielle."

Les victimes des suffrages annulés

Parmi les candidats qui ont vu vu leurs suffrages être annulés par la Commission électorale, figurent des ministres, notamment Didier Manzenga du Tourisme, Nana Manuanina, ministre près le Président de la République, Antoinette Kipulu, ministre de la formation professionnelle et Charles Mbuta Muntu, ministre provincial de l’éducation.

Il y a aussi cinq gouverneurs de province dont Gentiny Ngobila de Kinshasa, Bobo Boloko de l’Equateur, Pancras Boongo de la Tshuapa, et Martin Makita, vice-gouverneur du Kasai central. 

Des sénateurs comme Mabaya Gizi, Evariste Boshab, ancien président de l'Assemblée nationale, ont vu également leurs suffrages annulés.
Toutes ces personnalités doivent être traduites devant la justice, estime Ernest Mpararo, coordonnateur de la ligue congolaise pour la lutte contre la corruption, la LICOCO, qui envisage de saisir le parquet dès ce lundi. "Nous appelons le parquet général près la cour de cassation à ouvrir des dossiers contre tous ces candidats là et qu'ils soient sanctionnés conformément à la loi. Nous allons contacter le parquet pour que toutes ces personnes-là soient traduites et qu'il y ait des sanctions exemplaires", explique-t-il.

Des votants présentant leur carte d'électeur
De nombreux scrutins ont été annulés, notamment pour fraudeImage : Paul Lorgerie/DW

Depuis le début du processus électoral en RDC, le panel des experts de la société civile avait sans cesse alerté sur le risque de fraudes. Dieudonné Mushagalusa, son coordonnateur, appelle à l'annulation pure et simple de tous les scrutins.

"Nous continuons à dire que toutes ces élections devraient être annulées et que tous les scrutins doivent être repris en bonne et due forme. La Céni, en fait, passe aux aveux de tout ce que nous étions en train de décrier. Nous espérons que la Cour constitutionnelle va sursoir  la confirmation des résultats définitifs de tel ou tel candidat."

Une trentaine de partis sont affectés par ces annulations, avec une large majorité de candidats de l'Union sacrée, la coalition qui soutient Félix Tshisekedi


Outre l'invalidation des suffrages de certains candidats, la Céni a également décidé d'annuler les élections législatives nationales et provinciales dans les circonscriptions électorales de Masimanimba en province du Kwilu et de Yakoma en province du Nord-Ubangi.

L'UDPS, le parti de Félix Tshisekedi affirme dans un communiqué  que les faits et irrégularités ayant conduit la Céni à la prise de cette décision n'affecte nullement les résultats de l'élection présidentielle proclamés le 31 décembre 2023 par la CENI avec la victoire du président Thisekedi.

Jean-Noël Ba-Mweze Correspondant à Kinshasa en RDC pour le programme francophone de la Deutsche Welle@ba_mweze