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Des déplacés retournent dans des zones occupées par le M23

23 septembre 2024

En RDC, les conditions de vie dans les camps de déplacés internes dans l'est du pays poussent des populations à regagner leurs villages d'origine, occupés par le M23

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République démocratique du Congo | Fléau à Minova
La misère dans les camps pousse certains à vouloir rentrer dans leurs villages occupés par les rebellesImage : ALEXIS HUGUET/AFP

Les difficultés rencontrées dans les camps de déplacés poussent chaque jour davantage de familles à quitter ces abris de fortune pour rentrer chez elles, malgré les dangers. L'aide humanitaire ne suffit plus.

 

Braver les combats pour rentrer


"Les retournés sont très nombreux, car ils ont constaté que les difficultés se sont multipliées dans les camps. Ils n'y trouvent ni nourriture ni assistance humanitaire. Face à cette situation, ils ont pris la décision de rentrer chez eux, quitte à mourir s'il le faut, mais avec l'espoir de retrouver leurs champs pour se nourrir. La population a ainsi choisi de se jeter dans le feu", explique ce membre de la société civile sous l'anonymat


Pour ceux qui retournent, la vie est loin d’être facile. Ils racontent leur quotidien marqué par la souffrance et l’insécurité, que ce soit dans les camps ou dans leurs villages d’origine, où la rébellion du M23 fait la loi. 


"J'ai vécu plus d'un an dans le camp. Nous avons beaucoup souffert, notamment à cause du manque de nourriture", témoigne une autre déplacée. Même après notre retour, nous continuons à souffrir. L'état de l'économie est catastrophique, et nous n'avons même pas la liberté de nous déplacer. Si tu sors te promener, ils te volent tout ce que tu possèdes. Les pillages sont quotidiens", poursuit-elle."

 

RD Congo | Les rebelles du M23
Les rebelles du M23 occupent une grande partie de l'est de la RDCImage : Arlette Bashizi/REUTERS

Des zones du M23 inquiétantes


L’insécurité est omniprésente. Les retournés vivent constamment dans la peur, comme nous l'explique cette femme.

"J'ai passé quatre mois en tant que déplacée. C'était une vie de souffrance extrême. Nous dormions dans des églises. Depuis notre retour, nous subissons des pillages chaque nuit. Nous vivons dans la peur constante. L'insécurité est totale ici."


Malgré le retour dans leurs villages, beaucoup de retournés se retrouvent pris dans un dilemme : rester dans la misère des camps ou affronter les dangers qui persistent chez eux.


Entre pillages, insécurité et privation, les retournés font face à des choix difficiles. Le retour dans les villages, loin d’être la fin des épreuves, marque pour beaucoup le début d’un nouveau combat pour la survie.


Notons que la situation dans le Nord-Kivu reste critique. Alors que les conflits persistent et que les camps se vident, des milliers de familles se retrouvent piégées entre la guerre et la misère. Les défis auxquels elles sont confrontées sont immenses, et les réponses de la communauté internationale restent insuffisantes pour apporter une solution durable.