L'Allemagne entend poursuivre son soutien humanitaire en RDC
26 juin 2024En faisant le déplacement en République démocratique du Congo, Luise Amtsberg est venue faire connaissance avec le nouveau gouvernement, mais aussi évoquer des préoccupations par rapport à la situation humanitaire dans l'est du pays et voir dans quelle mesure Berlin pourrait coopérer avec Kinshasa, pour venir en aide aux populations sur place.
En 2023, en plus de son aide au développement de plus de 200 millions d'euros, l'Allemagne a fourni une assistance humanitaire de 47 millions d'euros dans l'est de la RDC. Un soutien qui devrait continuer.
"Nous allons poursuivre cet engagement, mais il s'agit également d'attirer l'attention sur la situation complexe qui règne ici au Congo, afin d'exercer une pression internationale pour que les conflits armés et violents cessent. L'Allemagne fait beaucoup, mais nous ne pouvons pas y arriver seuls, nous devons travailler avec le gouvernement congolais, mais aussi avec les autres pays. Nous devons travailler avec les partenaires internationaux pour améliorer la situation” explique Luise Amtsberg.
La question du respect des droits
En RDC, l'appui de l'Allemagne passe notamment par le financement de certains projets, comme ceux liés à la promotion de la femme. Des projets sur lesquels travaillent des organisations comme Afia Mama qui milite pour l'éradication de la violence basée sur le genre, pour la promotion du leadership féminin et aussi celle de l'indépendance économique des femmes.
Car sur ce plan, il y a du travail à faire, estime Ketsia-Divine Miseya, assistante au programme et chargée des plaidoyers de l'organisation Afia Mama. Selon elle "la situation en RDC est mitigée" parce que la RDC a un arsenal juridique qui promeut quand même les droits des femmes mais il y a "un réel souci au niveau de l'applicabilité et de la réalité du vécu de ces droits".
"Donc, nous allons auprès de la population locale pour leur faire connaître leurs droits, ce qui est déjà dit, ce qui est écrit, ce qui est codifié… pour leur permettre de connaître leurs droits et aussi de les revendiquer, d'agir comme étant des personnes qui ont des droits et qui en jouissent” explique Ketsia-Divine Miseya.
Plus d'engagement des autorités
Dans une récente publication, Amnesty international a estimé qu'au cours de son précédent mandat, le président congolais, Félix Tshisekedi, avait certes pris de nombreux engagements en matière de droits humains, mais que ces derniers seraient, selon l'ONG, "superficiels, inefficaces ou incomplets".
Pour y remédier, l'organisation propose donc un programme en cinq points aux autorités congolaises. Celui-ci comprend la protection des populations civiles dans les zones de conflit, la lutte contre l'impunité, mais aussi la réforme de la justice pénale et une gestion plus efficace des ressources.