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Covid-19 : le casse-tête des frontières en Europe

Avec agences
22 janvier 2021

L'Europe appelle à limiter les voyages dans l'UE face aux variants du virus et aux contaminations toujours nombreuses.

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En mars 2020, l'Allemange avait rétabli ses contrôles aux frontières
En mars 2020, l'Allemange avait rétabli ses contrôles aux frontièresImage : Reuters/R. Orlowski

C'est un sujet brûlant au sein de l'Union européenne : celui des frontières face à la pandémie de coronavirus. Alors que les citoyens peuvent voyager librement sans contrôles normalement, certaines avaient été fermées l'an dernier avec la première vague de contamination. Aujourd'hui, face au nombre de cas toujours très important et au danger provoqué par les variants du virus, le sujet revient sur la table. Un casse-tête et des débats très compliqués

Jeudi soir, le 21 janvier, à l'issue d'un sommet des 27 Etats membres, la président de la Comission européenne Ursula von der Leyen a d'ailleurs donné le ton. La situation est "très grave" et l’Europe appelle solennellement à éviter les "voyages non essentiels", a-t-elle expliqué.

Les Etats veulent ainsi éviter le chaos du printemps dernier quand certains avaient décidé sans prévenir de fermer les frontières, provoquant parfois des bouchons monstres sur les routes, ou empêchant des familles de se retrouver. 

Camions à la frontière entre la République tchèque et l'Allemagne en avril 2020
Les fermetures de frontières décidées pendant la première vague avaient provoqué de nombreuses perturbations en Europe, ici à la frontière entre la République tchèque et l'AllemagneImage : picture-alliance/dpa/CTK/M. Chaloupka

L'embarras d'Angela Merkel 

Mais trouver la bonne méthode et des règles communes s'avère plus compliqué. Jeudi, avant le sommet, la chancelière allemande Angela Merkel évoquait au conditionnel de nouveaux contrôles douaniers. "J'exige beaucoup des citoyens allemands : les écoles sont fermées, les magasins, les restaurants, il n'y pas d'événements culturels. Et donc je ne peux pas fermer les yeux sur ce qui se passe ailleurs et dire « Oh oui laissons les gens aller boire un café ou aller au restaurant dans un pays voisin où tout est ouvert et le taux d'incidence plus fort »", a-t-elle expliqué. "Les gens ne comprendraient pas. Et donc il faut peut-être des contrôles". 

Ecouter aussi → "L'école à la maison, oui mais..." - Vu d'Allemagne du 13 janvier

Des règles communes pour des Etats souverains

Finalement, après de longues discussions le soir même avec les autres chefs d'Etats et de gouvernements, l'option n'a pas été retenue. C'est finalement une nouvelle cartographie commune pour tous les Etats qui a été présentée par la présidente de la Commission européenne. "Nous proposons d'introduire une nouvelle catégorie de zone rouge foncé qui montre que dans cette zone, le virus circule à un niveau très élevé", explique Ursula von der Leyen. "Les personnes voyageant à partir de zones rouge foncé pourraient être obligées de subir un test avant leur départ, ainsi qu'une quarantaine après leur arrivée". Des règles unifiées qui ne s'appliqueraient pas aux travailleurs frontaliers ou au secteur du transport. Règles recommandées mais, dans les faits, la décision finale d'adopter cette carte ou même de relancer des contrôles revient aux Etats, souverains en la matière. Tous durcissent les mesures. Jeudi soir, la France a décidé d'imposer des tests PCR obligatoires pour passer ses frontières. Une mesure déjà en place en Allemagne. 

Vers des interdictions de voyage en Belgique ? 

Ce vendredi matin le vice-premier ministre belge Pierre–Yves Dermagne annonçait chez nos confrères de RTL que des mesures plus fortes et radicales pour ses citoyens pourraient être prises. "Ce qui est sur la table aujourd'hui, c'est effectivement l'interdiction des déplacements touristiques à l'étranger, pour l'ensemble des Belges, jusqu'au 1er mars". La décision pourrait être prise dans la journée. 

Face à ces restrictions en cascade, certains pays touristiques comme la Grèce demandent que les voyages soient permis pour les personnes vaccinées, afin de sauver la saison touristique à venir. Proposition discutée mais pas adoptée encore. "Ce sera dans un second temps", ont dit les chefs d'Etats.

En attendant la course aux vaccins se poursuit. Deux sont autorisés en Europe. La décision pour un troisième devrait tomber d'ici à la fin janvier. Angela Merkel a aussi proposé l'aide d'experts allemands pour faciliter la traduction de documents et l'étude d’un éventuel feu vert pour le vaccin russe dans l'Union européenne cette semaine. La procédure d'examen de l'Agence médicale européenne n'a pas encore débuté.